La Ferrari vendue par Patrick Bardinon lui appartenait-elle ou pas ? C'est à cette question que doit répondre le tribunal correctionnel de Guéret, dans une affaire qui oppose le prévenu à son frère et à sa soeur.
Dans cette affaire, tout semble hors du commun. A commencer par le prix de la Ferrari, vendue 36 millions d'euros par Patrick Bardinon, à un acheteur taïwanais il y a 4 ans. Sauf que le frère et la soeur du vendeur affirment que la Ferrari 250 GTO, une voiture rare que l'on surnomme la Joconde des Ferrari, leur appartenait tout autant, puisqu'elle faisait partie de leur héritage commun.
A qui appartenait la Ferrari ?
Qui était donc le propriétaire de la voiture ? A cette question, le prévenu explique qu'elle lui avait été donnée par son père, grand collectionneur de voitures et créateur du circuit du Mas-du-Clos, près d'Aubusson.
En 1978, Patrick Bardinon a alors 21 ans. Il est pilote de formule 3 et court sur le circuit de Nürburgring, en Allemagne, quand il est victime d'un grave accident. On le dit même mort.
L'ancien pilote explique qu'après ce drame, son père, qui lui a transmis la passion de la course automobile se sent coupable et lui offre la Ferrari 250 GTO, une voiture extrêmement rare. Il n'en existe que 3 de l'année 1964 comme celle-ci.
Mais les avocats des parties civiles ne peuvent accepter cette version des faits. Jeudi 13 décembre, en fin de journée, ils étaient à la barre pour défendre leurs clients, Jean-François et Anne Bardinon, le frère et la soeur de Patrick Bardinon
"Le don par Pierre Bardinon en 1978 justifié par le grave accident de son fils Patrick ? Une fable ! Ce n’était pas aussi grave qu’il le prétend. Et quel père offrirait à son fils ce qui a pu causer une atteinte à sa vie ?" Me Julien Dami Le Coz - Avocat Paris
A la fin des plaidoiries des parties civiles, Patrick Bardinon a eu un malaise. La séance a été suspendue. Son avocat a demandé le report, une nouvelle fois, du procès, report rejeté. Les débats se sont poursuivis avec les réquisitions du procureur.
#Guéret #Ferrari réquisitoire du Procureur : abus de confiance caractérisé 8 mois de prison avec sursis + 15000€ d'amende
— Isabelle Rio (@isabelle_rio) December 14, 2018
"J'aurais requis pareil si l'objet de cet abus de confiance avait été une commode de 300€" la valeur n’a pas d’incidence sur la qualification de infraction
Les avocats de la défense demandent la relaxe de leur client. Le tribunal correctionnel de Guéret rendra sa décision le 7 mars prochain.
#Guéret #Ferrari Relaxe soutenue par la défense. Décision annoncée par le tribunal au 7 mars 2019.
— Isabelle Rio (@isabelle_rio) December 14, 2018