"Fin de l'histoire, votre boulangerie ferme définitivement ses portes" : ces petites communes qui peinent à conserver leurs commerces

Dans les communes rurales, les boulangeries, boucheries et autres commerces deviennent de plus en plus rares et les reprises restent très compliquées. Un plan national a été mis en place en 2023 pour inciter à la création de nouveaux commerces. Mais cela n'empêche pas les fermetures, exemple en Creuse, dans la commune de Dun-Le-Palestel.

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C’est par un message publié le 14 novembre dernier sur internet que la nouvelle a été faite officiellement :

2024… fin de l’histoire (…) C’est non sans un brin de tristesse que je vous annonce que le 29 novembre, votre boulangerie ferme définitivement ses portes.

Le Fournil Dunois

Sur la page de réseau social de la boulangerie

Le message a été posté par Francis Dallot, boulanger à Dun-le-Palestel. Cet artisan était installé dans la commune creusoise depuis 2006. L’âge de la retraite est arrivé depuis déjà un an et malgré quelques "touches", il n’a pas trouvé de repreneur : "Je pense qu'aujourd'hui la conjoncture n'est pas bonne pour reprendre un commerce. Quand on voit les charges qui augmentent, l'administratif où on passe un temps énorme et puis il y a une trop grosse différence de prix avec les grandes surfaces", constate l'ancien boulanger. Il envisage donc aujourd'hui une fermeture définitive.

Des déserts commerciaux

Avec deux boulangeries, deux boucheries et un restaurant, Dun-le-Palestel (1200 habitants) est l’un des pôles économiques de l’ouest de la Creuse. Environ 7000 habitants constituent le bassin de vie qui vient régulièrement s’approvisionner dans les commerces dunois.

Mais avec l’annonce de cette nouvelle fermeture, le maire de la localité est inquiet. D’autant que la commune a déjà perdu son hôtel historique, fermé depuis un an. 

C’est une désolation. Nous sommes de plus en plus concernés en zone rurale par les déserts artisanaux et commerciaux.

Laurent Daulny

maire de Dun-le-Palestel

Une inquiétude compréhensible quand on sait que les propriétaires de la seconde boulangerie du village arrivent, eux aussi, bientôt à l’âge de la retraite. L’élu prend donc ce dossier très à cœur et tente de trouver des solutions, notamment pour faciliter les reprises : « En cas de repreneur, nous avons mis en place avec la communauté de communes un règlement de soutien à l’investissement", explique Laurent Daulny. Cela peut se traduire par une aide financière possible, notamment pour l’achat de certains matériels, fournil ou autre, en cas de besoin."

Pour garder ses commerces, le maire veut aller encore plus loin : "Avec la préfecture, on réfléchit pour voir comment agir sur les reprises ou les transmissions de commerces. Car les petits commerces restent vraiment une problématique communale que l’on retrouve partout."

Reste que, si aucun repreneur ne se manifeste, Dun-Le-Palestel ne comptera plus qu’un seul boulanger en décembre.

Un programme pour relancer le commerce rural

Le terme de "déserts commerciaux" employé par le maire creusois est loin d'être exagéré. En 2021, en effet, une enquête de l'INSEE établissait que 21 000 communes ne disposaient d'aucun commerce. Soit 62% des communes françaises. En 1980, seules 25% étaient concernées. 

Face à cette hécatombe des commerces ruraux, le gouvernement a lancé, en mars 2023, un « programme de reconquête » destiné à encourager la création de commerces dans les communes qui en sont dépourvus. Une enveloppe de 36 millions d’euros a été allouée à ce projet pour une période de trois ans. Les aides à l’installation peuvent aller jusqu’à 80 000 euros.

Aujourd’hui, selon le Ministère de l’Économie, plus de 370 projets de commerces ont bénéficié de ce dispositif.

 

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