Ils sont plusieurs dizaines ce jeudi 4 octobre 2018 devant le palais de justice de Guéret. Un rassemblement de soutien alors qu'un militant anti-expulsions est jugé au tribunal correctionnel pour violence contre une personne dépositaire de l'autorité publique.
Des militants anti-expulsions se sont rassemblés devant le palais de justice de Guéret ce jeudi 4 octobre 2018 alors que le procès de l'un des leurs se tenait dans l'après-midi.
Michel Lulek, le prévenu #procès #Gueret . Il est poursuivi pour violence sur personne dépositaire de la loi et refus de prélèvement adn pic.twitter.com/4cy7ejg0fy
— Franck Petit (@f3_franckpetit) 4 octobre 2018
Les faits remontent au 9 juillet 2018. Noordeen (Nordeen) Essak, un jeune Soudanais est convoqué par les autorités à Felletin (Creuse). Son comité de soutien parvient à mobiliser environ 150 personnes devant la gendarmerie. La manifestation dégénère et les forces de l'ordre font usage de bombes lacrymogènes. À l'issue de la confrontation, le jeune migrant est exfiltré et un habitant de Faux-la-Montagne, militant à la tête du comité de soutien est interpellé et placé en garde à vue pour violence contre une personne dépositaire de l'autorité publique puis relâché dans la soirée.
#Procès #lulek #gueret : débats très sereins et comité de soutien respectueux du tribunal. La gendarme agressée ne se porte pas partie civile #migrants #creuse #felletin
— Franck Petit (@f3_franckpetit) 4 octobre 2018
Prison avec sursis
Le procureur a requis à l'encontre de Michel Lulek 2 mois de prison avec sursis ainsi que 400 euros d'amende pour refus de prélèvement ADN.Contre la politique d'expulsion appliquée par la préfecture de la Creuse
La manifestation de ce jeudi est également l'occasion pour le collectif de dénoncer l'attitude de la préfecture de la Creuse dans la gestion des migrants. La préfète Magali Debatte a décidé d'appliquer la procédure dite Dublin III en matière de demande d'asile.Benjamin Rosoux #tarnac fait partie des manifestants présents à #gueret pour la manifestation de soutien d’un militant poursuivi #migrants #soutien pic.twitter.com/IpOGcyIX88
— Franck Petit (@f3_franckpetit) 4 octobre 2018
A deux reprises, pour Noordeen et Abdel, les autorités ont engagé une procédure d'expulsion vers l'Italie, pays par lequel ils étaient entrés en Europe. Les soutiens de deux jeunes gens quant à eux estiment que cette position est "rigoriste" car les préfets, dans le cadre de Dublin III disposent d'un pouvoir discrétionnaire (art 17 - chaque État membre peut décider d’examiner une demande de protection internationale qui lui est présentée par un ressortissant de pays tiers ou un apatride, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères fixés dans le présent règlement.)
Pour Noordeen, il aura fallu plusieurs manifestations et de multiples rebondissements pour que la préfecture de la Creuse autorise finalement le jeune Soudanais à déposer sa demande d'asile en France.
Pour Abdel, c'est le tribunal administratif de Limoges qui a ordonné à la préfecture de la Creuse d'instruire sa demande d'asile.
La préfecture ne souhaite pas communiquer pour le moment sur ce dossier.