150 manifestants s'étaient rassemblés lundi 9 juillet 2018 pour empêcher le départ de Nordeen Essak. Ce jeune Soudanais hébergé depuis decembre 2017 était sous le coup d'une expulsion. Il a été transféré à côté de Paris dans la nuit dans l'attente de son transfert en Italie.
La colère des manifestants n'aura pas suffit. Noordeen Essak, un Soudanais de 21 ans, arrivé en France il y a un peu plus d'un an et hébergé depuis décembre 2017 à Faux-la-Montagne, a été exfiltré par la gendarmerie et envoyé à Paris en vue d'une expulsion en Italie.
Barricades sur les routes et blocus devant la gendarmerie de Felletin, le comité de soutien à Noordeen Essak a tout fait pour empêcher le départ de celui qu'ils considéraient comme l'un des leurs. 150 manifestants, comme lors de la manifestation du 25 juin 2018, étaient venus protester contre une décision qu'ils jugent inadaptée.
Noordeen Essak parle Français et s'était très bien intégré à la vie locale. Malgré l'engagement de ces derniers, la préfète Magali Debatte n'a pas changé de position.
50 gendarmes venus des trois départements avaient été déployés et tous les moyens ont été mis en oeuvre pour évacuer le jeune Soudanais. Les esprits se sont échauffés après 5 heures de confrontation. Les gendarmes ont alors utilisé des bombes lacrymogènes pour faire diversion.
Noordeen Essak a été discrètement emmené. Il a été aussitôt placé en centre de rétention administratif à Le Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne près de Paris, le plus de grand de France situé à quelques kilomètres de l'aéroport Charles de Gaulle. Ses jours en France sont comptés, il devrait être expulsé d'ici mercredi.
La préfecture de Creuse a annoncé via un communiqué que deux gendarmes avaient été blessés et a condamné les violences puis salué « le sang froid » des forces de l'ordre. Côté manifestants, Michel Lulek, le porte-parole du comité de soutien a été placé en garde à vue pour violence contre une personne dépositaire de l'autorité publique puis relâché dans la soirée.