Journée mondiale de l'eau : qui décide des restrictions en Limousin ?

La préfecture de la Creuse réunit ce jeudi son deuxième comité « eau » de l’année, après une sécheresse hivernale inédite. A quoi sert cette instance ? Qui y participe ? Décryptage.

Ne l’appelez plus « comité sécheresse », mais « comité des ressources en eau ». Depuis 2021, cette instance de concertation départementale a changé de nom, comme pour marquer l’inscription des problématiques de gestion de l’eau dans la durée, en-dehors des périodes de crise.

 

Convoqué dès le 7 mars en Creuse en raison de la sécheresse hivernale d’ampleur inédite touchant le département, il se réunit une deuxième fois ce jeudi pour savoir si le département reste en vigilance, le niveau le plus bas sur les quatre de l’alerte sécheresse (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise).

Une cinquantaine de personnes autour de la table

 

En Creuse, une cinquantaine de personnes y participe : services de l’Etat, élus, associations et acteurs économiques (agriculture, industrie, tourisme…)

Des experts de l’Office français de la biodiversité, de Météo-France et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) commencent par faire un exposé détaillé de l’état des ressources en eau dans le département, puis chacun prend la parole pour faire part de ses préoccupations. Finalement, c’est la préfète qui décide de restrictions ou non après avoir consulté l'ensemble des parties prenantes.

 

Pour Pascal Lerousseau, le président de la Chambre d’agriculture de la Creuse, ces comités sont surtout l’occasion de rappeler l’importance des questions de stockage de l’eau pour les agriculteurs, afin "d’extraire le maximum d’exploitations du réseau d’eau potable".

« Quand il tombe 80 à 100 mm de précipitations en 24 heures, cette eau, si elle était stockée, nous n’aurions pas besoin d’aller la puiser ailleurs. (…) Prendre des arrêtés de restrictions ne suffit pas, il faut que les dossiers sur les réserves avancent. »

Pascal Lerousseau

Président de la Chambre d'agriculture de la Creuse

Comité restreint en Haute-Vienne

 

A la différence de la Creuse et de la Corrèze, la préfecture de la Haute-Vienne fonctionne en comité restreint en période estivale. Certaines associations environnementales regrettent de ne pas être conviées. "Cela fait deux ans qu’on demande à intégrer ces comités et qu’on nous oppose un refus." déplore Antoine Gatet, juriste chez Sources et Rivières du Limousin.

« C’est un vrai problème car en période de sécheresse, il doit y avoir une priorisation des usages de l’eau : le premier usage c’est l’eau potable. La deuxième priorité c’est la protection des milieux aquatiques. Or autour de la table, il n’y a personne qui représente la protection de ces milieux-là. »

Antoine Gatet

Juriste, Sources et Rivières du Limousin

Selon Stéphane Nuq, directeur de la DDT de la Haute-Vienne, "la protection des milieux n’est pas minorée pendant les comités opérationnels". Il rappelle que cela fait partie des missions de la Fédération de pêche, présente lors de ces comités aux côtés de l'Office français de la biodiversité et de l'Etablissement public territorial du bassin de la Vienne.

La préfecture assure également que tous les documents produits à l’occasion de ces comités seront rendus publics pour plus de transparence.

 

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