Guéret est la seule quadrangulaire du Limousin pour ces élections municipales 2020. Comme au premier tour, la préfecture creusoise verra s'affronter quatre listes. Parmi elles : celle où figure le maire sortant et celle emmenée par le président de l'agglomération.
Le second tour ne sera guère différent du premier à Guéret. Dans l'isoloir, les électeurs auront le choix entre 4 bulletins :
- la liste DVG "Guéret 2020, demain commence aujourd'hui" : soutenue par EELV et emmenée par le président de l'agglo de Guéret et conseiller régional PS Eric Corréia, elle est arrivée en tête au premier tour avec 32,97% des voix.
- la liste "Partageons notre avenir, avançons ensemble pour Guéret" emmenée par Marie-Françoise Fournier, arrivée en deuxième position avec 27,7 % des voix.
- la liste d'union de la gauche "Guéret en commun" emmenée par Sylvie Bourdier et sur laquelle figure le maire sortant le socialiste Michel Vergnier : elle est arrivée en troisième position avec 25,81% des voix.
- la liste "Un nouveau souffle pour Guéret" (DVC) soutenue par le Modem et emmenée par Thierry Delaitre qui est arrivée en quatrième position avec 13,5 % des voix.
Voir ou revoir notre débat consacré au second tour à Guéret
Ils ont dit...
Débat très tendu entre les candidats : comme au débat du premier tour, un front «anti-Eric Corréia » se dessine nettement, les trois autres listes attaquant le président de l’agglo, notamment sur sa gestion financière.
Sylvie Bourdier :
« Le service public, il fonctionne grâce à des deniers publics. Dans ma liste, moi-même et un certain nombre de mes co-listiers, nous sommes des gestionnaires de budgets publics et nous faisons le constat que le budget de la ville de Guéret est bien tenu, que celui de l’agglo pour l’instant n’est pas connu, n’est pas en capacité d’être révélé à qui ce soit. Il y a des choses sur lesquelles on est en droit de s’interroger. (…) Je me demande si, au dernier moment dans cette campagne on ne va pas nous dégainer une subvention miracle qui arriverait d’une autre collectivité territoriale du côté de Bordeaux, par exemple» [NDLR : Eric Corréia est également conseiller régional]
Eric Corréia :
« Il est prêt, le budget 2020, il est bouclé, et collectivement, c’est comme ça que je travaille. La communauté d’agglomération, c’est pas comme une mairie, encore une fois, il a été décidé qu’il serait voté par la future équipe, il a été tendu, je le dis, ça a été tendu pour le finaliser : juste le Covid, c’est 300 000 € à la fois de dépenses et de recettes en moins pour la communauté d’agglomération, si on prend le parc animalier c’est 150 000 € de recettes en moins, donc il a fallu prendre tout ça en compte »
Très fréquemment attaqué par le candidat durant la campagne, notamment sur les réseaux sociaux, Eric Corréia a annoncé sur notre plateau avoir porté plainte pour diffamation contre Thierry Delaitre :
« J’ai envoyé des captures d’écran, et l’on m’a dit que c’était tout-à-fait recevable. Menteur, dissimulateur, j’ai tout eu depuis 6 mois, donc comme il n’est pas capable de s’auto-réguler, eh bien j’ai porté plainte pour que la justice lui fixe le cadre qu’il n’est pas capable de se fixer lui-même ».
Thierry Delaitre, à propos du festival Check In Party :
« Pour qu’un festival de cette nature-là soit programmé, il faut qu’il y ait une assemblée générale, on est bien d’accord : pas d’assemblée générale, pas de programmation. Pas de programmation, pas d’annulation. Or, M. Lucas Lambert [NDLR : pdt de l’association La Terre du Milieu qui organise le festival], dans un message qu’il m’a adressé très récemment , le déclare : notre assemblée générale qui se déroulera courant septembre a été reportée. (…) Le bilan du festival 2019 est très mauvais, évidemment M. Corréia a tout intérêt à le dissimuler, compte tenu de son implication ».
Marie-Françoise Fournier propos de la phrase : "tout le monde aura droit à la parole, pas juste une élite portée par des réseaux d’influence" présente sur l’un de ses tracts et dont la sémantique a été dénoncée par Eric Corréia (voir plus bas):
« Nous ce qu’on a voulu dire c’est : tous les Guérétois, tous les gens de l’agglomération auront une chance équivalente, que ce soit face à des embauches, des marchés (…) Il faut arrêter l’angélisme et jouer les vierges effarouchées, je pense qu’on n’en est plus là : qui est en capacité de dire que rien, jamais, de détourné se fait en matière de décision, que des privilèges ne sont pas accordés, que des gens ne sont pas convoqués pour des entretiens d’embauche alors qu’ils auraient peut-être les capacités à l’être ? Ca suffit ! Je pense que tous les guérétois savent qu’il y a des passe-droits, ce qu’on a dit, nous, c’est stop aux passe-droits »
Eric Corréia, qui nous précise "ne pas faire partie de commissions de recrutement ou d'attribution de marchés", n'exclut pas de porter plainte en diffamation également contre Mme Fournier pour cette déclaration.
Est-ce la durée inhabituelle de cette campagne de l'entre-deux-tours qui aurait dû durer cinq jours et s'est étalée sur plusieurs semaines ? Les polémiques via les réseaux sociaux se sont faites de plus en plus aigües.
Une attaque politique qui a suscité une vive réaction de la part de la liste de Marie-Françoise Fournier avec publication d'une lettre ouverte :
Lors du second tour dimanche 28 juin 2020, les candidats auront certainement l'oeil sur un chiffre : celui de la participation. En effet, à Guéret moins d'un électeur sur 2 s'était déplacé pour voter au premier tour le 15 mars dernier, un taux de participation historiquement bas de 42 %.
200 débats dans toute la France
Retrouvez sur cette carte tous les débats organisés sur le réseau régional de France 3 pour ce second tour des municipales 2020