Comment permettre aux habitants des communes rurales de mieux se loger ? À Felletin, en Creuse, une maison du 18e siècle est en train d’être entièrement rénovée pour accueillir cinq logements destinés à de nouveaux arrivants, jeunes ou en situation précaire.
Depuis un an et demi, Marie vit dans un logement social où elle se sent enfin à l'aise. C’est un aboutissement. Elle est arrivée à Felletin il y a douze ans, et elle a dû changer six fois de location : "La problématique, c’est le chauffage, et l’humidité aussi. Le premier logement, on a eu le mérule qui s’est installée dans la salle de bain."
Question d'isolation
La commune de Felletin, à l’est de la Creuse, attire de nouveaux habitants, mais a du mal à faire face à la demande de logements. Pour faire face, l’association Detzenou, qui rassemble des habitants, a décidé de rénover une vieille bâtisse du 18e siècle.
Trois ans et 280 000 euros de travaux plus tard, trois appartements sont presque prêts à accueillir leurs premiers locataires. Quentin Pasternoster, membre de l’association, détaille : "En dessous, c’est isolé, au-dessus, c’est isolé, sur les murs, c’est isolé autant que possible…"
Le but de la rénovation, c’est de faire en sorte que les gens payent le moins possible de chauffage.
Quentin Pasternoster, membre de Detzenou
Pour accéder à ce logement, il existe des conditions : "On a des critères de priorité en fonction de l’âge, en fonction du niveau de revenu, en fonction de la situation, si la personne se projette sur le territoire..."
VIDEO : Reportage à Felletin ⇒
Un foncier bon marché, mais des travaux coûteux
Felletin compte plus d'une centaine de logements vacants, souvent trop coûteux à restaurer. Certains, comme cette imposante maison, sont inoccupés depuis plusieurs dizaines d'années. Mais pour Olivier Cagnon, premier adjoint au maire, il est difficile de les réhabiliter : "L’achat n’est pas si cher, on a un foncier qui est relativement bon marché. Par contre, le coût de travaux est cher sur la rénovation de l’ancien, et les loyers derrière ne couvrent pas forcément le coût des travaux."
L'association Detzenou poursuit son travail et proposera bientôt deux autres logements, mais c’est encore une goutte d'eau face aux demandes reçues chaque semaine en mairie.