Pôle viande de Bourganeuf : l'atelier de production risque la liquidation judiciaire

En grandes difficultés financières, l'atelier de Bourganeuf "Paysans et Consommateurs" (ex-Pôle Viande) risque la liquidation judiciaire. Cet outil a été conçu pour permettre aux éleveurs de produire de la viande localement, en assurant la découpe et la transformation.

C'est un outil qui tous les atouts pour fonctionner, mais qui est sous le coup d'une liquidation judiciaire. La structure locale de transformation de la viande "Paysans et Consommateurs", à Bourganeuf, n'arrive pas à boucler son tour de table financier.

Mercredi 10 mai, le tribunal de commerce décidera de la poursuite ou non de l'activité. Il faut 700 000 euros pour continuer, et pour le moment seule la région Nouvelle Aquitaine a affirmé son soutien. Mais il reste un tiers de la somme à réunir. 

Les éleveurs partenaires de cet atelier local espèrent encore que l'État et la Communauté de Communes Creuse Sud-Ouest viendront apporter leur contribution. 

"On n'a pas les moyens d'accompagner les outils collectifs et locaux, ça pose une question globale" s'interroge Jérôme Orvain (ancien éleveur engagé sur le projet et ancien conseiller régional).

Lors de la réunion de ce mercredi après-midi 3 mai, les éleveurs ont rappelé que cet outil était "indispensable"  "Un atelier de découpe reste plus que jamais nécessaire sur le terrain. Sinon ce sont des heures de transport pour trouver un abattoir, se pose aussi la question d'abandonner la vente directe."

Stéphane, l'un de ces éleveurs, a commencé un jeûne, une action symbolique : refuser de se mettre à table, puisque personne ne veut se mettre à table avec la Région pour co-financer la poursuite du projet. 

L'ancien "Pôle Viande" de Bourganeuf, racheté par la Coopérative "C'est qui le patron ?!", est pourtant un outil innovant. Il devait permettre de faire de l'abattage local, puis de découper et transformer les productions de viande. 

"Une journée par mois ou quelques jours par an, selon les productions, les éleveurs ont besoin des outils de découpe, on ne va pas demander à chacun de s'équiper !", explique Jérôme Orvain (ancien éleveur engagé sur le projet et ancien Conseiller régional)

"Pour faire fonctionner un modèle local, il faut la découpe ET la transformation", insiste Jérôme Orvain, "Sinon ce n'est pas viable. Nous sommes en train d'inventer un prototype dont tout le monde a besoin. Ailleurs en France, ces mêmes problématiques existent. On ne pas demander de manger local et bio, et ne pas faire le nécessaire pour avoir des outils de proximité, atelier de découpe et de transformation, abattoir de proximité, magasins de producteurs."

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