La Creuse et la Haute-Vienne reconnues en catastrophe naturelle

Après les intempéries qui ont touché le Limousin début juin et occasionné d'importants dégâts, huit communes de la Creuse et une de la Haute-Vienne ont obtenu la reconnaissance de catastrophe naturelle. Mais les agriculteurs restent inquiets.

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L’arrêté, daté du 10 juin 2022, a été publié au Journal Officiel. Après les violentes intempéries qui ont touché une partie de la France en début de mois, les ministres de l’Économie, de l’Intérieur et le ministre délégué en charge des comptes publics ont reconnu l’état de catastrophe naturelle pour une vingtaine de départements.

Parmi eux, la Creuse où huit communes sont concernées :

  • Dontreix       
  • Felletin         
  • Féniers         
  • Gentioux-Pigerolles         
  • Gioux         
  • Saint-Pardoux-d’Arnet         
  • Saint-Yriex-la-Montagne         
  • Vallière  

En Haute-Vienne, la commune d’Eymoutiers a été également recensée.

Dans la soirée du 4 juin 2022 un violent orage s’est abattu sur le sud-est de la Creuse et une partie de la Haute-Vienne, provoquant d’importants dégâts, notamment chez les agriculteurs (toitures dévastées, stocks d’aliments endommagés, bêtes affolées…). Huit jours après cet épisode, les stigmates sont toujours très visibles. Seules, les toitures des maisons d’habitation ont été bâchées.

On ne sait même plus par quoi attaquer (...) On ne sait pas si on doit commencer à découvrir nos bâtiments.

Dimitri Romain, éleveur de charolaises à Dontreix

Dans l’une des étables, les débris de toiture jonchent le sol. «C’est plein d’amiante tout ça», ajoute l’agriculture.

L’enjeu maintenant, c’est les assurances qui permettront d’aider à payer les dégâts. Rien que dans cette exploitation, ils sont estimés à 600 000 euros.
La reconnaissance d’état de catastrophe naturelle était donc attendue par l’ensemble de la profession. Mais cet arrêté interministériel n’est pas celui espéré :

L’épisode orageux a concerné une trentaine de communes en Creuse et seules 8 communes ont été reconnues.

Thomas Saby, président des Jeunes Agriculteurs 23

De plus, l’état de catastrophe ne prend pas en compte les dommages provoqués par la grêle ou le vent. Cette annonce est donc loin de rassurer les agriculteurs creusois. Pour eux, la solution passe maintenant par le régime de calamités agricoles. Dans ce but, une enquête de terrain va avoir lieu jeudi 16 juin 2022 avec les services de l’Etat et la Chambre d’agriculture de la Creuse. «Cela doit permettre d’estimer les pertes dans les bâtiments, sur les terrains, sur les rendements, poursuit Thomas Savy. Mais il faut justifier d’au moins 30% de pertes et ce sont des dossiers administratifs assez compliqués».

Le ministère de l'agriculture mobilité

Suite à ces intempéries,  le ministre de l’agriculture a réaffirmé, la semaine dernière, que ses services étaient mobilisés « afin d’activer le plus rapidement possible les leviers et les dispositifs de soutien » (dont le régime calamités agricoles).

Dans le détail, il s’agit de :

  • Prêts garantis par l’Etat pour assurer aux agriculteurs une trésorerie suffisante.
  • La réforme de l’assurance récolte. Elle devrait permettre dès 2023 permettre aux agriculteurs d’être mieux assurés face aux risques climatiques.

Le Ministère prévoit également de mettre en place des plans d’adaptation et des systèmes de prévention face au changement climatique.

Des mesures qui prendront du temps. Alors que les agriculteurs attendent une aide rapide. D’autant qu’un autre aléa climatique les menace désormais : la sécheresse, avec l’épisode caniculaire annoncé pour les prochains jours.

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