Les six tapisseries composant La Dame à La Licorne, sans doute la tenture la plus célèbre au monde, ont exceptionnellement été prêtées par le musée de Cluny à Paris, actuel propriétaire, à celui des Abattoirs de Toulouse. Mais durant le XVIII siècle, ce chef-d’œuvre avait pour écrin le château de Boussac en Creuse.
L’histoire de la tapisserie de La Dame à la Licorne est pleine de mystères, de légendes et de fantasmes.
Datant de la fin du XVème siècle, ou du début du XVIème, elle fut vraisemblablement tissée en Flandres, même si quelques histoires limousines l’ont rêvée faîte à Aubusson, à Felletin ou sous les doigts du prince Djem, celui de la Tour Zizim de Bourganeuf…
Totalement faux !
Ce qui est par contre certain, c’est que ces tapisseries, représentant pour les uns les cinq sens et un mystérieux sixième, pour les autres les six vertus de l’Amour Courtois, ont bien eu, au XVIIIème siècle, pour écrin le château de Boussac en Creuse, alors propriété des Rilhac.
Elles y demeurèrent lorsqu’en 1835 la municipalité de Boussac racheta le château, et quand en 1838, il devint le siège de la sous-préfecture.
C’est d’ailleurs là, dans ces années, que Georges Sand, venue en voisine de Nohant, les découvre et en parle (au nombre de huit d’ailleurs) dans plusieurs de ses ouvrages.
Est-ce elle qui en parle aussi à Prosper Mérimée, éphémère amant ?
L’écrivain, également inspecteurs de Monuments Historiques, les fera classer peu après.
Puis, en 1882, La Dame à la Licorne sera vendue, pour 25 000 francs-or au conservateur de l'actuel Musée National du Moyen Âge, le musée de Cluny à Paris, où elle est depuis exposée. Elle est prêtée trois fois en plus d’un siècle, aux États-Unis, au Japon et en Australie.
Mais à l’occasion de travaux, elle est cette fois exposée au Musée des Abattoirs de Toulouse, jusqu’au 16 janvier prochain.
Quant à Boussac, il ne conserve qu’une copie qui lui confère toutefois encore aujourd’hui une certaine renommée, celle de la légende de La Dame à la Licorne.