A l'image de toutes les associations et manifestations culturelles, les comités de jumelage souffrent en ce moment d'une baisse d'activité. En Limousin, comme partout ailleurs, les présidents et responsables redoutent une démotivation et une érosion du nombre d'adhérents
La Nouvelle Aquitaine et principalement le Limousin se caractérise par un fort taux de jumelages avec l'Union Européenne, notamment l'Espagne et l'Allemagne. Notre région est même la 2ème région française comptant le plus d'entités jumelées. Avec 45 communes à sont actif, la Haute-Vienne arrive en tête devant la Corrèze (24) et la Creuse (9). Mais aujourd'hui, crise sanitaire oblige, tous les comités de jumelage sont quasiment à l'arrêt et l'inquiétude grandit.
C'est, notamment, le cas de celui de Bosmie-l'Aiguille (87) qui a stoppé toutes ses démarches et manifestations et se trouve aujourd'hui presque en sommeil. Devant la complexité des formalités et des démarches auprès de l'Europe, l'association, jumelée avec Pédralba (Espagne) ne présentait plus de demandes de subvention préférant une aide matérielle municipale et les subsides récoltés au moment de sa fête des oranges. Aujourd'hui, les activités sont au point mort.
1 fois par an, nous organisons une soirée paëlla qui regroupe une centaine de personnes. Certes, c'est plus un lien social qu'une manne financière mais celle-ci a été annulée en 2020 et il y a un gros point d'interrogation pour 2021. De même, tous les voyages ont été annulés et les réunions ne peuvent plus se tenir !
Tous les échanges physiques ont été stoppés depuis Mars 2020. Nous maintenons des liens plutôt formels entre les différentes mairies même si l'échange linguistique est parfois compliqué à 3. Au niveau local, les liens ont été maintenus avec les 200 adhérents à travers des cours de langues par internet mais aussi par l'envoi de vidéos déjà préparées ou même par mails.
Malgré l'annulation de tout son programme festif, l'association haut-viennoise mise avant tout sur le maintien des subventions et se projète déjà en juin 2022 avec un échange musical autour de ces 3 pays.
A Malemort (19), tout est à l'arrêt ! Y compris l'assemblée générale qui n'a pu se tenir l'an passé en raison de la Covid. Des zones d'ombre existent, même à ce jour, pour son déroulement en 2021. Jumelée avec Sakal (au nord-ouest du Sénégal) Malemort multiplie les contacts par whatsapp mais aussi par téléphone et par mail afin d'échanger sur les problématiques liées à la crise sanitaire. Une solidarité qui a fonctionné à plein lorsqu'un couple d'adhérents à l'association s'est même retrouvé bloqué à Sakal en raison du confinement.
Jacqueline et Thierry s'y rendent chaque année pour 4 mois environ. Devant l'impossibilité d'un retour en France, ces retraités y sont restés presque 1 an. Tout n'était pas simple, notamment avec leurs consultations médicales qui n'ont pu se faire. Ils ont vécu intégralement la vie locale en étant invités à des mariages, des baptêmes et des fêtes de familles.
Avec un budget de 2000 euros par an et des montages de projets pouvant aller jusqu'à 150000 euros, l'association corrézienne se dit, toutefois, confiante dans la poursuite de ses actions portant sur l'accès à l'eau potable, le financement de puits et la distribution de l'eau.
Beaucoup d'espérance mais peu de certitudes aussi du côté de Tulle (19) jumelée depuis 40 ans avec Smolensk (Russie). Ces 2 villes ont une histoire commune car victimes du nazisme. Mais là aussi, aujourd'hui, les échanges sont à l'arrêt. Fort d'une belle diversité d'âge au niveau de ses adhérents (de 13 à 82 ans), le Comité de jumelage Tulliste ne se fait guère d'illusion et pourtant il garde espoir en l'avenir !
La crise sanitaire fait qu'aucune réunion ni manifestation n'est possible même si un espoir subsiste pour la 2ème partie de 2021. On est freiné dans notre élan mais on a toujours des idées qui germent ! On essaie de prioriser les échanges et les relations à travers le téléphone. Pour ce 40ème anniversaire, on prévoit fin mai un concours d'échecs entre corréziens et russes, via Internet. Une partie qui pourrait se dérouler sur 2 heures avec, pourquoi pas, une retransmission en extérieur, sur écran géant
Tous ces comités de jumelage (quelque soit la taille des villes et des communes) sont très impactés par la crise sanitaire et ses retombées. Et certains ne cachent plus leurs inquiétudes : à l'image des associations culturelles, le nombre de leurs adhérents pourrait connaitre aussi une forte érosion.