Après la victoire convaincante contre Lyon dimanche, l'entraîneur bordelais veut ramener un résultat positif du déplacement à Strasbourg (samedi 20h). Pour valider une nouvelle méthode de travail.
Sourire éclatant, bronzé, le technicien uruguayen est heureux de ses deux premières semaines à Bordeaux. Pour sa première sur le banc, son équipe a frappé fort en dominant nettement un candidat à la deuxième place du championnat de France de Ligue 1. S'il avait su trouvé les mots pour relancer un groupe exsangue, le fameux choc psychologique, Gustavo Poyet sait parfaitement qu'il n'a pas encore eu le temps d'imprimer sa marque de fabrique sur le plan tactique. Le président de l'actionnaire majoritaire du club, Nicolas de Tavernost l'avait dit à sa manière dans la zone mixte du stade Matmut Atlantique dimanche dernier : "contre Lyon n'est pas la victoire du coach, mais celle du choc psychologique. On avait besoin que les joueurs aient plus confiance en eux. L'expérience de Gustavo nous a plu et j'espère qu'il confirmera". Cette nette victoire contre des lyonnais asphyxiés a permis à l'ancien entraîneur du Betis Séville de préparer le déplacement en Alsace dans la sérénité." Autant ma première semaine m'a paru très longue, autant celle-ci est passée très vite. On commence à travailler des choses notamment en attaque. J'aime bien l'attitude des joueurs. Mais tu peux leur dire ce que tu veux, si tu ne gagnes pas de matchs...".
A l'espagnole
En privé, certains cadres du vestiaire reprochaient au staff précédent le contenu trop répétitif des entraînements et le manque de travail sur le plan tactique. Avec Poyet, changement de décor. Lors des séances à huis clos, il réclame beaucoup de rigueur en terme de replacement à la perte du ballon, n'hésitant à pas à corriger ce qu'il n'aime pas. Intransigeant sur l'investissement, le don, de soi, Gustavo Poyet apporte aussi avec ses adjoints de la gaieté. "Il a beaucoup d'enthousiasme, confirme Paul Baysse. Cela ressemble vraiment à ce que j'ai connu lors des six derniers mois en Espagne, avec de l'intensité et beaucoup d'exercices avec le ballon. Il met de la vie et apporte de la décontraction tout en travaillant dur. Si on peut bosser avec le sourire c'est mieux. Le débat n'est pas de savoir qui est le meilleur entraîneur avec Jocelyn Gourvennec. C'est juste différent".
Trop tôt pour convaincre
Dans un contexte moins clinquant que celui de la réception de Lyon, le Bordeaux nouveau va passer un test sur le terrain de Strasbourg. Gustavo Poyet le sait : "ce sera très différent, chez un adversaire difficile à jouer. Nous voulons contrôler le jeu, avoir le possession du ballon. C'est ma philosophie. Mais il faut du temps. La saison prochaine, j'espère que nos adversaires s'adapteront à nous". En attendant, les Girondins, neuvièmes, sont à la croisée des chemins, dans le jeu donc mais aussi sur le plan comptable. Avec cinq points de retard sur le sixième (potentiellement européen suivant les vainqueurs des deux coupes nationales) et autant sur le dix-huitième, barragiste pour le maintien, tout peut basculer d'un côté comme de l'autre. Le Bordeaux de Poyet serait bien inspiré de prendre beaucoup de points à Strasbourg ce samedi et contre Amiens à domicile le dix février. Car ensuite, Marseille, Nice et Monaco seront au programme.