Notre dossier santé est consacré à la médecine vasculaire. Le traitement des varices a radicalement changé ces dernières années. La chirurgie qui était le traitement de référence n'est plus forcement proposé en première intention. Un spécialiste du CHU de Bordeaux vous explique pourquoi.
Invité plateau : Pr Joël Constans, chef du service de médecine interne et maladies vasculaires, pôle de médecine interne - CHU de Bordeaux
Date de diffusion : Lundi 1er juin à 12H
La médecine vasculaire est la spécialité qui prend en charge le diagnostic et le traitement médical des maladies des vaisseaux périphériques :
- maladies des artères : notamment l’artériopathie des membres inférieurs (15% population après 65 ans)
- maladies des veines : thrombose veineuse « phlébite » (300000 personnes/an en France), varices, ulcères de jambe (3% population après 60 ans)
- maladies de la microcirculation (capillaires) : phénomène de Raynaud (10% de la population)
- maladies des vaisseaux lymphatiques (lymphoedème) : lymphoedème du bras chez 15% des patientes traitées pour cancer du sein.
Il est important de les traiter avant ce stade. Pour traiter les symptômes veineux tels que les jambes lourdes, le seul traitement efficace est la compression élastique par chaussettes ou bas, qu’il y ait des varices ou pas. Pour traiter les varices, il faut soit les enlever (chirurgie classique par stripping qui arrache les veines variqueuses), soit les boucher en réaction à un produit chimique injecté dans la veine (sclérose) ou au chauffage de la veine par un courant de radiofréquence ou un laser.
Le traitement des varices a radicalement changé depuis ces dernières années. La chirurgie qui était le traitement de référence n’est plus proposée actuellement en première intention sauf dans certains cas où les varices ne peuvent pas être traitées avec les méthodes plus modernes.
Le traitement en première intention peut être :
- soit l’écho-sclérose, c’est-à-dire l’injection d’un produit mélangé à de l’air pour former de la mousse directement dans la varice sous contrôle de l’échographie. Ce geste ne nécessite aucune anesthésie, dure quelques minutes et peut être refait en cas d’efficacité incomplète. Il est pratiqué par les médecins vasculaires en salle d’échographie
- soit un traitement thermique. Ce geste est pratiqué en salle de radiologie interventionnelle ou de chirurgie, sous anesthésie locale. Un cathéter est introduit dans la veine à traiter et le médecin actionne segment par segment le chauffage par laser ou radiofréquence. Il réalise ce geste sous anesthésie locale « tumescente » (c’est-à-dire en injectant autour de la veine un liquide contenant l’anesthésique mais qui décolle la veine des tissus environnants pour éviter de les brûler. Toute la procédure s’effectue sous contrôle de l’échographie, que réalise le médecin vasculaire lui-même.
Le CHU de Bordeaux propose actuellement l’ensemble de ces méthodes de traitement. L’échosclérose et les traitements thermiques se font à l’hôpital Saint-André et la chirurgie sur le groupe hospitalier Pellegrin.
Source :Pr Joël CONSTANS,
chef du service de médecine interne et vasculaire
CHU de Bordeaux
chef du service de médecine interne et vasculaire
CHU de Bordeaux