La députée socialiste des Deux-Sèvres et ex-ministre Delphine Batho a évoquéce mercredi une "ambiance de fin de règne" et une "clanisation de la gauche" sur fond de "vide sidéral d'idées nouvelles", ne voyant "pas de candidat naturel" pour son camp en vue de 2017. Ambiance.
Si la députée des Deux-Sèvres a trouvé "légitime que le président sortant veuille être candidat à un nouveau mandat", elle déclare aussi n'être "pas d'accord pour qu'on nous impose un homme, quel qu'il soit, et zéro idées ou vision de l'avenir". Et, pour cette ancienne proche de Ségolène Royal, "quelle que soit la candidature, aujourd'hui le risque d'absence du camp progressiste au second tour de la présidentielle existe, et rend nécessaire une primaire large qui permette un dispositif de rassemblement".Si la question des primaires est aussi importante dans le débat public actuellement, c'est aussi parce qu'il n'y a pas de candidat naturel de la gauche qui s'impose aujourd'hui, fût-il président de la République."
Delphine Batho devant l'Association des journalistes parlementaires.
Quant à François Hollande, Delphine Batho a regretté qu'il n'ait pas "saisi deux occasions de reprendre la main et de donner un nouvel élan au quinquennat", après les attentats et la manifestation de janvier d'une part, les attentats de novembre puis les régionales d'autre part.
Persuadée que la crise de la gauche est liée au "vide sidéral des idées nouvelles" et critiquant "la clanisation de la gauche à l'oeuvre", cette ancienne ministre se présentant comme "libre" et "tournée vers l'avenir" n'a pas répondu sur son éventuelle candidature à une primaire. "Moi, je suis candidate à la primaire des idées. Le problème de la gauche aujourd'hui n'est pas un manque de candidats potentiels, mais un manque d'idées nouvelles."
Comme on lui demandait si elle avait vu des idées nouvelles dans la tribune au vitriol de Martine Aubry contre le projet de loi El Khomri, Delphine Batho a répondu par la négative, tout en jugeant "pas illégitime la contestation" du texte. Les défenseurs et détracteurs du projet de loi illustrent "les deux faces d'une même vieille gauche", selon elle.
Interrogée sur un risque d'implosion du PS, elle a rétorqué que "pour l'instant, on est en phase de décomposition" et qu'il est "beaucoup trop tôt" pour pronostiquer la suite.