Le Conseil d'État examinait ce mardi le recours déposé par les Soulèvements de la Terre contre leur dissolution. Il s'agissait d'une procédure d'urgence déclenchée par l'organisation qui souhaite une suspension avant de demander l'annulation pure et simple. Le conseil d'État a mis sa décison en délibéré.
La demande de dissolution avait été présentée en conseil des ministres le 21 juin dernier. Après les graves événements survenus à Sainte-Soline le 25 mars, le ministre de l'Intérieur avait rapidement annoncé vouloir dissoudre les Soulèvements de la Terre, coorganisateurs avec le collectif Bassines, non merci! de la manifestation anti-bassines. Cette journée du 25 mars est d'ailleurs considérée, dans le décret de dissolution, comme le "point d'orgue" d'événements violents.
Ce mardi à 15 heures, les membres du Conseil d'État ont donc entendu les différentes parties et mis leur décision en délibéré. Une audience sur le fond devrait intervenir plus tard pour examiner la légalité du décret de dissolution. Plus qu'une suspension, les Soulèvements de la Terre veulent une annulation de l'interdiction.
Pour Benoît Biteau, député européen écologiste présent devant le conseil d'État, l'interdiction des Soulèvements de la Terre "c'est un peu comme toujours, la température augmente et on casse le thermomètre." Selon lui, le gouvernement n'est pas au rendez-vous de l'urgence climatique :
On essaye de bailloner des citoyens qui s'intéressent à l'avenir des générations futures et veulent tout mettre en oeuvre pour préparer au mieux l'avenir des générations.
Benoît Biteau député européen écologiste
La décision du conseil d'État a été mise en délibéré.
Les Soulèvements de la Terre, un collectif créé en 2021 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
Les Soulèvements de la Terre ont vu le jour en 2021 sur la Zone À Défendre de Notre-Dame-des-Landes. La lutte à l'époque était contre la construction de l'aéroport. Les membres se définissent comme des "jeunes révolté.e.s qui ont "la catastrophe écologique en fond d'écran" et qui luttent pour la défense et la sauvegarde de leur territoire.
C'est un collectif de très nombreuses associations, partis, syndicats, organisations écologistes, de gauche ou d'extrême gauche. On peut y retrouver par exemple la Confédération Paysanne, Attac ou Alternatiba.
À propos des Soulèvements de la Terre, après la première manifestation à Sainte-Soline à l'automne 2022, Gérald Darmanin avait parlé de ses membres comme des "éco-terroristes" se rendant coupables "d'exactions fortes contre les forces de l'ordre". Selon lui, il s'agissait d'une "formation d'ultra-gauche" voulant "mettre à bas la démocratie."