La Ligue des Droits de l'Homme publie un nouveau rapport sur les événements de Sainte-Soline en mars dernier

Dans un deuxième rapport sur les événements de Sainte-Soline en mars dernier, la Ligue des Droits de L'homme demande à nouveau au gouvernement de revoir sa méthode de maintien de l'ordre en France.

Les relations entre le ministre de l'Intérieur et la Ligue des Droits de l'Homme ne devraient pas s'améliorer. L'association publie en effet un nouveau rapport sur les événements de Sainte-Soline le 25 mars dernier. Et l'organisation redemande au gouvernement de revoir sa stratégie du maintien de l'ordre en France.

Elle pointe aussi une nouvelle fois une "volonté délibérée de ne pas porter secours au plus vite"

Invité sur France Info, le présient de la LDH,Patrick Baudouin a affirmé "ce n'est pas en procédant avec une violence aussi inouïe de la part des forces que l'on va parvenir à réconcilier la police et le population."

Quelques jours après les violents affrontements lors de la manifestation anti bassine, l'association avait reproché aux forces de l'ordre d'avoir empêché l'accès des secours aux blessés. Début avril, devant l'Assemblée Nationale et devant le Sénat, Gérald Darmanin s'était interrogé sur les subventions versées à la LDH: "Je ne connais pas la subvention donnée par l'État, mais ça mérite d'être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées." Des déclarations qui avaient entraîné une vive polémique. L'organisation et des responsables politiques de gauche avaient répliqué qu'un seul gouvernement s'était attaqué à la Ligue des Droits de l'Homme en 120 ans d'existence, c'était celui du maréchal Pétain.

Ce lundi 10 juillet, la LDH publie un second rapport sur les événements du 25 mars dans les Deux-Sèvres et pointe un déploiement de forces de l'ordre disproportionné.

Nous avons constaté le déploiement d’un dispositif ultra-sécuritaire dans un périmètre très large autour de la zone de la mobilisation, et bien au-delà : des barrages routiers massifs, assortis de contrôles d’identité et de fouilles de véhicules généralisés .

Rapport de la Ligue des Droits de l'Homme

L'association dénonce notamment un énorme déploiement de gendarmes et de policiers, 3 200 gendarmes et 24 000 contrôles de véhicules.

Selon l'association, dès l'arrivée des différents cortèges de manifestants, les forces de l'ordre ont tiré en "continu avec des armes relevant des matériels de guerre : grenades lacrymogènes, grenades assourdissantes et explosives" ainsi que des tirs de LBD 40." Pour la Ligue Droits de l'Homme, le dispositif était donc totalement disproportionné.

La réponse immédiate (voire quasi-simultanée) des forces de l’ordre, consistant à gazer de manière indiscriminée et abondante l’ensemble du cortège, est apparue, dès le début des « affrontements », totalement disproportionnée et surtout génératrice de tensions. Le comportement de la gendarmerie lors de cette première rencontre avec les manifestant·e·s ne peut en aucun cas être assimilé à une tentative de désescalade.

Rapport de la Ligue des Droits de l'Homme

En deux heures affirme la LDH, plus de 5 000 grenades ont été tirées témoignant "d'un usage immodéré de la force"

Cet usage disproportionné d’armes de guerre avait un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu'en soit le prix humain

Rapport de la Ligue des Droits de l'Homme

 

Pour Patrick Baudouin, président de la LDH, le gouvernement refuse d'entendre les reproches qui lui sont faits et particulièrement ceux des rapporteurs spéciaux des Nations-Unies. Le 16 juin dernier, après les manifestations contre la réforme des retraites notamment, des experts de l'ONU s'étaient  inquiétés d'un "manque de retenue à l'encontre de membres de la société civile qui revendiquent de manière pacifique leur participation aux processus décisionnels concernant leur avenir, l’accès aux ressources naturelles, la protection des droits humains, la dignité et l’égalité,"

Estimant en conclusion que cet usage du maintien de l'ordre: " serait non seulement antidémocratique, mais profondément inquiétant pour l’État de droit ».

La préfecture des Deux-Sèvres a publié un communiqué dans laquelle elle réfute à nouveau les accusations d'entrave aux services de secours. Elle rappelle que la manifestation était interdite et qu'une information judiciaire est ouverte contre les organisateurs. Elle assure également que laLigue des Droits de l'Homme avait  saisi la juridictioin administrative pour "faire valoir le droit d'être observateur sur cette manifestation interdite et que le tribnal administratif de Poitiers avait rejeté cette requête. 

 L'ensemble des services mobilisés - pompiers, SAMU et forces de l’ordre – ont agi sous (m)on autorité avec professionnalisme et rigueur, dans un contexte compliqué par l’absence délibérée d’échanges de la part des organisateurs de ce rassemblement interdit.

Emmanuelle Dubée, Préfète des Deux-Sèvres

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