Après un premier dépôt de plainte de la famille d'un manifestant en urgence vitale après avoir été grièvement blessé par une grenade lacrymogène tirée par les gendarmes lors de la manifestation contre les bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), la famille d'un second manifestant, également entre la vie et la mort, porte plainte à son tour pour les mêmes motifs de "tentative de meurtre et entrave à l'arrivée des secours".
Alors que deux manifestants grièvement blessés lors de la manifestation de samedi 25 mars contre les bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) sont toujours entre la vie et la mort, leurs familles viennent de déposer plainte contre X pour "tentative de meurtre et entrave volontaire à l'arrivée des secours".
La plainte de la famille d'un premier homme a été confirmée par le parquet de Rennes, mercredi matin.
Il s'agit des parents de S., un manifestant de 32 ans, originaire de Toulouse, grièvement blessé à la tête lors des affrontements avec les gendarmes survenus autour du chantier de la méga bassine.
La plainte de la famille du deuxième manifestant grièvement blessé lors de cette même manifestation a été, elle, annoncée par l'avocate de la famille, Chloé Chalot, sur l'antenne de nos confrères de France Info, mercredi après-midi.
Il s'agit d'un homme de 34 ans, toujours dans le coma.
Enquête du parquet de Rennes
L'enquête sur ces faits a été transférée mardi du parquet de Niort à celui de Rennes en raison de sa compétence militaire.
Selon les autorités et les organisateurs, le premier manifestant était toujours entre la vie et la mort mardi. "Nous espérons qu'il pourra sortir du coma, que son état s'améliorera et qu'il ne souffrira pas de graves séquelles. Ses proches sont déterminés à témoigner et à faire la lumière sur ce qui s'est passé", avaient indiqué ces derniers mardi dans un communiqué.
Blessé à la tête
Selon eux, le premier manifestant a été grièvement blessé à la tête par une grenade lacrymogène tirée par les gendarmes. Avant de transférer le dossier à Rennes, le parquet de Niort avait indiqué mardi que les premières investigations "n'avaient pas permis de déterminer l'origine de la blessure".
Les conditions dans lesquelles cet homme a été pris en charge par les secours à Sainte-Soline, puis héliporté vers l'hôpital de Poitiers, alimentent une vive polémique depuis que des élus et des observateurs de la Ligue des droits de l'Homme, présents sur les lieux, ont dénoncé "plusieurs cas d'entraves par les forces de l'ordre à l'intervention des secours", en particulier sur une situation d'urgence vitale, celle du manifestant grièvement blessé à la tête.
L'avocate de la famille du second manifestant précise que l'homme, âgé de 34 ans, est toujours dans le coma.
Depuis samedi, les autorités expliquent le délai d'arrivée des secours par la nécessité de sécuriser les lieux, alors que des affrontements avaient repris selon elles entre manifestants et forces de l'ordre.
"Les secours (pompiers et SAMU) ont réalisé leur mission dans un contexte rendu très difficile pour plusieurs raisons", dont "la nécessité de garantir leur accès au plus proche des blessés, alors que les heurts n'avaient pas cessé, voire reprenaient", a écrit la préfète des Deux-Sèvres dans un rapport remis mardi au ministère de l'Intérieur.
(avec AFP)