Alors qu'une enquête est ouverte par le Parquet de Niort pour manifestation interdite, les responsabilités des violents heurts sont au coeur des réactions ce lundi 27 mars 2023.
Au lendemain de la manifestation d'opposition au chantier de la mégabassine de Sainte-Soline, interdite par la Préfecture des Deux-Sèvres, mais à laquelle ont participé 30 000 manifestants selon les organisateurs et plus de 6 000 selon la police, de multiples questions se posent autour des affrontements violents : le nombre de blessés, la nature des blessures et les circonstances dans lesquelles ont été blessés 24 gendarmes selon le ministère de l'Intérieur et près de 200 manifestants selon les organisateurs, dont trois grièvement (un homme de 30 ans dont le pronostic vital est toujours engagé, une femme de 19 ans et un autre homme de 27 ans), alors qu'autorités et organisateurs se rejettent la responsabilité de ces violences.
Le procureur de la République de Niort a ainsi ouvert samedi soir une enquête pour organisation d'une manifestation interdite et identification des personnes responsables des violences commises lors du rassemblement.
Parmi les nombreux Limousins sur place, citoyens, membres du collectif d'associations "Bassines, non merci ! 87" et élus munis de leur écharpe, certains s'expriment sur leurs réseaux sociaux et rapportent leur version.
Des élus présents à la manifestation
Manon Meunier, députée NUPES de la 3e circonscription de la Haute-Vienne, a ainsi fait le déplacement pour soutenir le mouvement de contestation.
Rencontrée à son retour, elle justifie sa présence par le symbole que représente ce chantier dans les Deux-Sèvres, en reconnaissant que le Limousin n'est pas concerné et ne le sera sans doute pas, n'étant pas une terre de cultures intensives. "Derrière ces mégabassines, c’est le symbole du partage de l’eau face au changement climatique indéniable, des sécheresses de plus en plus dures où même pendant l’hiver, on a du mal à alimenter les nappes phréatiques, et ces mégabassines c’est le symbole de l’exploitation à outrance soutenue par le Président Macron et sans réflexion, on n’écoute pas le monde scientifique et le haut conseil scientifique pour le climat qui nous alerte en disant que ces bassines ne sont pas des solutions de long terme, qu’au contraire, elles vont aggraver le problème et envoyer les paysans droit dans le mur au lieu de revenir à des solutions agronomiques, remettre de la matière dans la terre pour stocker naturellement l’eau, opter pour des cultures fourragères moins gourmandes en eau, c’est une transition de long terme dont on a besoin pour accompagner nos paysans"
Interrogée sur les tirs de mortiers, caillassages et autres actions violentes de certains manifestants, elle confie être aussi choquée par la violence institutionnelle et organisée des forces de l'ordre.
Un positionnement et une présence sur place qui ne manquent pas d'être critiqués sur les réseaux sociaux, notamment par l'adjointe au maire de Limoges, Samia Riffaud.
Des violences que les porteurs du projet des seize mégabassines et les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs dénoncent fermement, notamment le secrétaire général adjoint des JA, Quentin Le Guillous.