Alors que la justice vient de prononcer la liquidation de leur entreprise, les 42 salariés de la société bressuiraise de mobilier BRM sont sous le choc, même s'ils s'attendaient à cette issue. Les chaînes de montage sont à l'arrêt. Leur entreprise ne se relèvera pas de cette arnaque au président.
Rassemblés devant le panneau d'affichage réservé aux syndicats, plusieurs ouvriers commentaient cet après-midi la décision de liquidation de leur entreprise.Tous semblaient s'attendre à une telle issue. "Trois mois qu'on nous mène en bateau", s'exclame l'un d'entre eux. "On est dans l'inconnu!"Dans l'atelier les chaînes de montage sont à l'arrêt. Dans les bureaux, les employés présents ne prennent plus de commandes et ne travaillent plus à la conception du mobilier.Tous réfléchissent à leur avenir et font preuve de solidarité. "On est tous dans la même merde", laisse échapper un salarié. "Donc autant s'entraider."
L'entraide consiste principalement à s'aider les uns les autres à refaire son curriculum vitae. Pour l'instant, l'ambiance entre collègues est plutôt bonne. « L'attente est compliquée mais sinon on s'y fait", précise l'un des salariés.
Devant notre caméra, tous préfèrent conserver l'anonymat et ne pas être filmés. Pour nous dire leur sentiment, certains ont déposé sur leur poste de travail l'énoncé de la décision de justice du tribunal de commerce de Niort qui entérine la liquidation de leur société de fabrication de meubles.
Dans l'espace réservé aux expéditions, des restes de commande patientent. Aucune commande n'est complète. Certaines devaient être expédiés dans des collèges, dans des bibliothèques, à l'étranger également. Sur l'une d'elles, une étiquette indique une adresse en Arabie Saoudite.
Voyez le reportage de C. Massé, J. Delage et J. Étienne (intervenants : Virginie Godrie, trésorière du CE; Sylvie Hérault, déléguée syndicale CFDT; Alain Levasseur, délégué syndical CFE CGC)