L'affaire du lait contaminé chez Lactalis éclabousse toute la filière laitière. Les producteurs ne veulent pas payer les pots cassés et mettent en cause la faiblesse du système de contrôles dans l'industrie.
Tous les trois jours dans l'exploitation d'Alain Billereau, Président de la section lait de la FNSEA 79, des échantillons sont prélevés dans le tank à lait, une rigueur que tous les producteurs s'imposent.
Stéphane Clisson, porte-parole de la Confédération Paysanne des Deux-Sèvres, est scandalisé :
C'est intolérable qu'aujourd'hui, en France, le pays où la santé alimentaire est la plus sécurisée, on arrive à donner du lait contaminé à nos enfants.
Même son de cloche chez Thierry Nauleau. Lui, élève des montbéliardes :
Ce ne sont pas les petites productions qui posent souci. Ce scandale montre les limites du système industriel de la filière agricole comme elle est faite aujourd'hui.
Défaillance du système industriel, manque de réactivité de l'Etat, toute la filière qui craint que cette affaire ne jette le discrédit sur son travail et ses produits.
Depuis le mois de décembre où les lots doivent être retirés, on en trouve encore à la vente au mois de janvier... Il y a de grosses interrogations sur l'ensemble de la filière.
Hier après-midi, Bruno Le Maire a étendu le rappel à toutes les boîtes de lait infantile produites par Lactalis sur le site de Craon, un gigantesque manque à gagner dont les éleveurs ne veulent pas payer l'addition.
Le reportage de Tanguy Scoazec et Thomas Chapuzot dans les Deux-Sèvres