Cinq questions à Léa Collober, réalisatrice deux-sévrienne en compétition lors du festival du film de Ménigoute

La passion de Léa Collober, c'est les animaux. Originaire de Champdeniers (Deux-Sèvres), Léa Collober filme et photographie oiseaux, insectes et espèces marines depuis des années. Pour la première fois, la cinéaste de 27 ans diffuse son court-métrage à la découverte des grues cendrées, intitulé "Les dames grises" au festival de Ménigoute.

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D'où vient cette passion pour les animaux ?

Mes parents m’ont formé depuis toute petite au naturalisme. Mon père est botaniste, ornithologue et entomologiste amateur. J’ai baigné là-dedans depuis toute petite. Durant mes études supérieures à Angers, où je faisais une licence de langues, j’ai remarqué qu’il y avait quelque chose qui me manquait très fortement.

À la fin de ma licence, j’ai postulé pour l’IFFCAM – Institut Francophone de Formation au Cinéma Animalier, basé à Ménigoute (NDLR) – et aujourd'hui, me voilà cinéaste.

Pourquoi avoir fait un film sur les grues cendrées ?

J’ai beaucoup d’amour pour cet oiseau, qui symbolise l’hiver. Elles dorment les pieds dans l’eau, qui est parfois glacée. C’est un oiseau magnifique. En plus de cela, je travaille en tant que communicante pour la réserve naturelle nationale de l’étang de Cousseau, en Gironde.

C’est à ce moment-là que je suis tombé amoureuse de ces grues. J’ai proposé à la réserve de faire un documentaire, de manière bénévole, qui était plutôt destiné au départ à être une vidéo YouTube pour montrer la richesse que l’on a autour de nous.

En parlant de YouTube, tu es plutôt active sur les réseaux sociaux…

Tout à fait. Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir partager des connaissances naturalistes gratuitement, ouvert à tous et de partager une passion autour de la protection de la nature. Je trouve ça super de pouvoir offrir du contenu bénévolement.

C'est ultra-formateur de poster des vidéos sur YouTube et de partager des photos sur Instagram... c'est quelque chose qui m'apporte de la joie, tout simplement (rires).

Comment réalises-tu tes documentaires animaliers ?

Au début, j'ai commencé avec mon téléphone portable en ville, avec lequel je prenais en photo des araignées sauteuses qui se trouvaient sur mon balcon. Quand je suis sorti de l'école, j'ai investi dans mon propre matériel. Pour ce qui est des sessions de tournage, je fais ça avec des étudiants de ma promo, avec qui j'ai gardé de très bons contacts, dont un qui est ingénieur du son par exemple.

Dans un premier temps, j'écris mon film en développant toutes mes séquences avec un storyboard — montage de dessins réalisé avant le tournage pour visualiser les plans d'une séquence (NDLR) —. Ensuite, je fais des moissons d'images où je filme, pendant une semaine, une seule et même espèce. Une fois cette étape, je valide la séquence et je passe à la suivante, c'est assez simple finalement.

As-tu une idée du prochain documentaire que tu souhaites faire ?

Je suis en train de réaliser un documentaire sur la mare, et plus précisément sur la microfaune de la mare produit par la salamandre. Il s'agit d'un film où la plupart des plans seront au microscope. Il a pour but de montrer l'importance de l'eau et des mares. On a perdu énormément de mares dans les Deux-Sèvres, dû notamment aux préjugés sur les moustiques.

C'est en quelque sorte un film d'auteur, un peu décalé, sur notre relation à la vie qui se trouve dans ces trous d'eau. On passe tout le film autour d'une mare, à découvrir des animaux ayant des formes et des couleurs extraordinaires. À la fin du film, on se rend compte qu'on a passé tout ce temps à observer la vie d'une petite mare de Gâtine, qui possède un univers incroyable.

Le court-métrage de Léa Collober, "Les dames grises", est diffusé au festival international du film ornithologique de Ménigoute (Deux-Sèvres) le dimanche 29 octobre, à 13 h 30.

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