Que faire de vos pièces jaunes ? Vous pouvez soit les donner à une Fondation, soit les transformer en bons d'achat via une machine implantée dans certains supermarchés. Cent-vingt-cinq machines ont ainsi été déployées en Nouvelle-Aquitaine, dont sept dans les Deux-Sèvres.
C’est un peu comme une machine à sous où l’on gagne à tous les coups. Il suffit de glisser sa petite monnaie. Stéphane Toutoundji, le gérant de l'Intermarché de Mauzé-sur-le Mignon, s'y donne à cœur joie. "On peut tout mettre, on pousse tout, y a un compteur et là, je prends le ticket qui va sortir ici et je peux l'utiliser dans le magasin."
Un bon d’achat à la valeur des pièces, valable un mois, uniquement dans le commerce où la machine est installée.
Du gagnant-gagnant
Le patron du magasin loue son distributeur de bon 370 euros par mois. En janvier, il a permis d’en réinjecter 500 dans son commerce.
Le différentiel est rentable alors, on chiffre ça sur douze ou dix-huit mois, mais c'est sûr qu'il y a une rentabilité pour le magasin.
Stéphane ToutoundjiGérant de l'Intermarché de Mauzé-sur-le Mignon
À Mauzé-sur-le-Mignon, elle est ici depuis deux mois. Les clients la découvrent et les avis sont partagés. "3,18 euros, c'est mieux que si ça reste au fond du porte-monnaie", "On a trop de pièces et on voudrait s'en débarrasser alors c'est vrai que ce n’est pas bête !"
Avis divergents
Certains clients restent pourtant sceptiques. Cette retraitée l’essaie pour la première fois avec le sentiment d’avoir été trompée. "Je pensais que c'étaient des pièces jaunes pour les enfants comme faisait Bernadette Chirac."
Ce dispositif ne détourne-t-il pas des fonds traditionnellement destinés à l’accueil des enfants hospitalisés ? Le distributeur français de ces machines s’en défend. "Notre vocation, c'est de donner le choix. Après, il y a une réalité, c'est qu'aujourd’hui le pouvoir d'achat est une réalité sensible et nos bornes fonctionnement particulièrement bien dans les quartiers populaires à faible pouvoir d'achat", déclare Patrick de Baecque, le manager de Coinstar France.
Consumérisme contre solidarité, les 1 250 machines implantées partout en France ont permis, l’année dernière, de convertir 46 millions d’euros en bons d’achat.