Simon Pasquier, 26 ans, vient de lancer sa micro-entreprise de livraison de produits locaux dans le bocage bressuirais. Après avoir travaillé dans la grande distribution, il a décidé de reconnecter terroir et territoire.
À bord de sa camionnette, Simon Pasquier, 26 ans, sillonne son territoire pour livrer des produits du terroir. Du jeudi au samedi, il se déplace dans le nord des Deux-Sèvres et de la Vendée et dans le sud du Maine-et-Loire pour apporter, directement chez l'habitant ou dans des points relais, des fruits et légumes, des viandes, des laitages ou encore des brioches, du miel, de la farine...
Dans ses colis, tout est cultivé et transformé localement.
Ce jour-là, Simon passe récupérer une commande chez Thomas Verger, maraîcher. Ce dernier a tout de suite adhéré à la démarche : "Le but, c'est d'avoir des clients qui soient le plus près possible, qu'il n'y ait pas trop de chemin entre le légume et le consommateur." Chaque semaine, il vend trois cagettes par l'intermédiaire de Simon.
J'ai toujours aimé le commerce et le contact avec les clients, donc je voulais faire quelque chose à mon image.
Simon PaquierLivreur de produits locaux à domicile
Le jeune livreur, qui insuffle un peu d'éthique dans l'uberisation des services, travaillait auparavant dans la grande distribution. L'an dernier, l'idée de réduire la distance entre producteur et consommateur a commencé à germer, et il a fini par lancer son service, Épi C bon, il y a deux semaines.
Le local comme idéal
Au programme de sa tournée, un autre arrêt s'impose, à la fabrique de brioches Bertine, à Bressuire. "On partage les mêmes valeurs", sourit Axel Bazin, responsable des ventes. "On travaille beaucoup en circuits courts, que ce soit avec nos fournisseurs ou nos clients."
La camionnette bien chargée de denrées locales, Simon peut ensuite commencer ses livraisons, et il a rendez-vous chez Agathe, cliente depuis le début. "Faire de la livraison à domicile, c'est vachement pratique", se réjouit la jeune femme qui déballe sa commande : des poireaux, de la laitue, de la viande ou encore des noisettes. "Sur son site internet, on sait d'où ça vient, les agriculteurs, ça permet de faire une vente en direct et ce sont des produits frais, locaux. Pour moi, c'est important de consommer local", ajoute-t-elle.
Toutes les commandes se passent effectivement en ligne, et les frais sont calculés en fonction de la distance parcourue, avec un prix minimum d'achat. Simon n’a pas de stock et adapte ces livraisons en fonction des besoins de ses clients. Pour ce fils d’agriculteur, c'est une manière de moderniser la proximité.
"C'est quelque chose qui me tenait à cœur de par mes valeurs agricoles, ce qui m'a été inculqué par ma famille," raconte-t-il. "Puis j'ai toujours aimé le commerce et le contact avec les clients, donc je voulais faire quelque chose à mon image et la livraison était pour moi un service qui pourrait permettre aussi aux clients de trouver un avantage à ce mode de consommation-là."
Simon livre une dizaine de commandes par semaine. Huit producteurs lui font confiance et ont noué un partenariat avec lui. Pour l'instant, il ne gagne pas suffisamment d'argent pour vivre de cette activité. Il complète ses revenus en travaillant dans la ferme de ses parents, et continue de tracer sa route vers la mise en valeur des circuits courts.