Savoir vérifier un niveau d'huile ou l'usure des essuies-glace... Ce sont des petites choses simples en mécanique, mais bien utiles. Un atelier réservé aux femmes est organisé, par l'association Régie Urbaine, dans certains quartiers de Soyaux en Charente.
Mettre les mains dans le cambouis ou plutôt dans le moteur, c'est tout nouveau pour les femmes qui participent pour la première fois aux ateliers proposés par l'association Régie Urbaine à Soyaux. Ces petites formations de deux heures permettent de transmettre tous les rudiments de la mécanique aux habitantes de différents quartiers populaires.
Une initiative gratuite
Sidy Traoré, mécanicien professionnel, supervise cette initiative. Elle est entièrement gratuite et limitée à cinq personnes par créneau pour plus de confort. Il explique tout en détail aux participantes. "Le contrôle des niveaux doit être réalisé avant le départ en vacances, mais surtout une fois tous les 15 jours". Cette première approche permet aussi d'identifier les réparations plus conséquentes à faire sur les véhicules. "Là, on voit que le pneu est usé parce qu'il est arrivé au témoin, ça, c'est à remplacer", explique le mécanicien.
Mais ces initiatives ont également un intérêt financier. En effet, d'autres ateliers plus poussés sont proposés dans le garage solidaire de l'association avec des prix attractifs pour les personnes les plus précaires. "Si le garagiste voit qu'une vidange est nécessaire, on propose des ateliers avec un niveau supérieur qui permettent aux femmes de faire elles-mêmes leurs vidanges. Financièrement, c'est donc très intéressant pour elles", confie Isabelle Chasson, chargée de projet pour l'association.
Beaucoup de femmes sont surprises de découvrir que ce n’est pas si difficile. Ça leur semblait complexe parce qu'on ne leur a pas donné l'habitude de le faire.
Isabelle ChassonChargée de projet de l'association Régie Urbaine
Un bel engouement
Mariama Bakkouche élève seule ses deux enfants. Elle participe pour la deuxième fois à cet atelier. C'est alors une fierté de mettre en pratique ses connaissances. "On m'a montré beaucoup de choses, comment changer des pneus par exemple. La dernière fois, j'ai eu un petit accident, j'ai changé le pneu toute seule. Je connais beaucoup de choses maintenant".
Les organisateurs n'avaient jamais imaginé un tel engouement. "Les personnes s'impliquent et posent des questions. Pour moi, c'est vraiment intéressant. C'est valorisant pour elles et pour moi aussi", s'enthousiasme, Sidy Traoré, le responsable du garage solidaire de l'ARU à Angoulême.
Ces ateliers vont s'étendre à deux autres quartiers courant 2024.