Enseignants, parents d’élèves et lycéens se sont rassemblés ce jeudi matin à la permanence de Delphine Batho pour exprimer leurs souffrances. La députée des Deux-Sèvres les a reçus et interpelle Jean-Michel Blanquer sur la situation préoccupante du Lycées Joseph Desfontaines.
Des larmes, de la souffrance et du désespoir. L’atmosphère était lourde ce jeudi 6 février dans la permanence de Delphine Batho. Suite aux incidents de ce lundi au lycée Desfontaines de Melle, la députée des Deux-Sèvres a décidé de recevoir les enseignants, les parents d’élèves et les lycéens.
Ce que je fais aujourd’hui, c’est de dire au ministre de l'Éducation nationale "ça suffit de pas écouter" ! "Ça suffit de ne pas prendre en compte la souffrance du lycée de Melle et de traiter cette situation comme d’autres alors que l’ampleur de événements montre que le personnel et les élèves ont besoin d’être entendus".
- Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres
"Choqués"
Sur une feuille, les lycéens ont regroupé leurs témoignages. Points après points, ils ont pointé du doigt les nombreux dysfonctionnements constatés dans leur établissement.
Indignés, beaucoup de parents d’élèves sont également présents ce matin pour exprimer leurs inquiétudes à la députée. L’un d’entre eux a par ailleurs annoncé qu’il allait porter plainte à l’encontre du chef d’établissement pour mise en danger de la vie d’autrui.Point numéro deux, les alarmes incendie ont toutes été désactivées. Les élèves ont été enfermés dans les salles de classe pour passer les épreuves. Face à l’ampleur des événements, certains ont fait des crises de paniques, mais n’ont pas pu sortir de leur salle pour aller à l’infirmerie. C’était une scène surréaliste et beaucoup d’élèves ont été très choqués.
- Un élève du lycée Desfontaines
11 enseignants en arrêt maladie
Au lycée Desfontaines, 11 enseignants sont en arrêt maladie et beaucoup de leurs collègues sont épuisés. Pour ceux présents ce matin, ce chiffre montre une vraie souffrance au travail.Tous les matins, certains professeurs voient arriver dans leur classe des élèves en pleurs. "C’est très dur pour nous de les voir souffrir ainsi", explique l’une d’entre eux. Ils expliquent faire face à des menaces et des intimidations de leur hiérarchie concernant le nombre de leurs jours de grève ou leur participation aux manifestations devant l’établissement.
Mettre en place "une cellule psychologique d'urgence"
Pour tenter d’apaiser la situation, Delphine Batho demande la mise en place de nombreuses mesures.Je souhaite la nomination d’un médiateur, l’intervention d’une cellule de soutien psychologique d’urgence et de rétablir des conditions d’enseignement apaisé.
- Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres
"La boule au ventre"
Les épreuves de contrôle continu perturbées ont été reprogrammées au 7 janvier. Pour certains élèves, se rendre devant l’établissement ce vendredi va être une véritable épreuve.Dans le bureau de la députée, élèves, professeurs et parents sont unanimes pour demander le report des évaluations de contrôle continu. Pour apaiser les tensions, ils souhaitent que ces épreuves soient reprogrammées après les vacances.J’ai la boule au ventre à l’idée que cela approche. Je ne sais pas comment ça va se passer, mais avec toutes ces tensions, j’ai peur que quelque chose de dramatique arrive. Je n’ai pas du tout envie d’être à demain.
- Un élève du lycée Desfontaines