L214 dévoile des images choc d'un élevage d'oiseaux pour la chasse situé dans les Deux-Sèvres, propriété de Gibovendée

L214 et un naturaliste ont mené une enquête dans un élevage d'oiseaux situé à Missé dans les Deux-Sèvres. En diffusant ce jeudi des images de cadavres, ils dénoncent les conditions d'élevage de ces animaux destinés à être tués par les chasseurs.

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Ce sont des images de l'un des plus grands élevages d'animaux pour la chasse qui sont diffusés ce jeudi par L214. L'association de protection des animaux lance un nouveau pavé dans la mare, en dénonçant cette fois, les conditions dans lesquelles, des milliers d'oiseaux sont élevés. Les photos et les vidéos ont été prises dans un élevage situé à Missé dans les Deux-Sèvres par un lanceur d'alerte.

Pierre Rigaux, un naturaliste indépendant spécialisé dans la chasse, a par ailleurs mené une enquête avec L214, sur cet élevage qui appartient au groupe Gibovendée dont le siège est situé en Vendée. Il dénonce les conditions de détention des oiseaux. "On voit des oiseaux qui sont utilisés comme reproducteurs qui sont placés dans de toutes petites cages dans lesquelles ils sont maintenus pour pondre des oeufs. Gibovendée est l'entreprise leader en France. On estime à près de 40.000, le nombre d'oiseaux élevés sur le site de Missé, ce sont uniquement des oiseaux reproducteurs" explique Pierre Rigaux qui dénonce aussi les conditions de vie de ces oiseaux.

"Faire naître des oiseaux pour leur tirer dessus"

Le principe de ces élevages est de vendre les poussins aux chasseurs mais ce qui scandalise ces défenseurs des animaux, ce sont les conditions de vie des reproducteurs.
"Il y a une production gigantesque d'oiseaux sur ce site, des perdrix et des faisans. Le fait de faire naître des oiseaux pour leur tirer dessus, c'est choquant. Les oiseaux sont dans des cages minuscules, c'est de l'élevage intensif pour la chasse", s'insurge Pierre Rigaux.
Les enquêteurs dénoncent aussi un taux de mortalisté élevé dû à la trop forte densité d'oiseaux par cage.

Ils s'entretuent entre eux parce qu'ils sont trop serrés, c'est pour ça qu'on leur met des ustensibles sur le bec pour limiter les agressions entre eux. Il y a beaucoup de cadavres.

Pierre Rigaux, naturaliste

Contacté par téléphone, Monsieur Bourasseau, Président de la société Gibovendée, répond aux accusations de l'association L214.

La violence des images de L214 est très forte. Les images qui sont montrées ne sont absolument pas objectives ni représentatives de ce qui se fait sur ce site des Deux-Sèvres.

Denis Bourasseau, Président de la société Gibovendée

Dans cet entretien, le Président de Gibovendée indique que "ce qui est gênant c'est que l'amalgame qui peut être fait entre les images qui montrent des animaux qui sont dans des pondoirs (et qui sont en fin de ponte saisonnière) et qui n'ont pas du tout objectif d'être relâchés dans la nature et les autres animaux qui sont sur plusieurs dizaines d'hectares (avec des grandes volières, et de la culture à gibier dans les volières). Où là, ces animaux, sont vraiment produits pour être remis dans la nature. Ceux-là sont élevés pour ces raisons."

Il ajoute que "le film montre l'amalgame entre les deux catégories d'animaux. C'est extrêmement gênant. Le côté partisan de ce film ne montre évidemment pas ces autres animaux, dans des volières, installées sur de très nombreux hectares."

Une plainte est déposée

Monsieur Bourasseau indique aussi avoir déposé plainte ce jeudi matin pour violation de propriété privée et intrusion dans un bâtiment fermé à clé. De plus Monsieur Bourasseau ajoute que le comportement des animaux est inhabituel puisque qu'ils sont en présence d'individus qui n'ont pas l'habitude de travailler ou rentrer dans des élevages. De plus, ils ne portent pas de tenues spécifiques et identiques, afin que les animaux s'habituent à leur présence.

"Une vision partielle, orientée et partisane de cette activité"

Selon L214, Gibovendée détiendrait 300.000 faisans et perdrix reproducteurs, l'entreprise produirait chaque année 20 millions d’oeufs à couver ainsi qu’un million d’oiseaux prêts à être lâchés.
L214 demande aux législateurs d'interdire l'élevage de ces animaux destinés à être chassés. Ils lancent aussi une pétition pour exiger d'Eurotunnel de mettre fin aux transports de ces animaux vers l’Angleterre. Gibovendée réaliserait un tiers de son chiffre d’affaires en exportant au Royaume-Uni.

La vidéo diffusée ce jeudi par L214

CARTE - Société Gibovendée - Missé (79)

Voir notre reportage

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