Le gouvernement souhaite autoriser la vente à perte des carburants à partir de décembre, pour quelques mois. Si la mesure est séduisante pour les automobilistes, elle est loin de faire l'unanimité. Exemple à Ménigoute, dans les Deux-Sèvres, où il existe une station-service communale gérée par la municipalité.
Certaines communes rurales disposent d’une station-service communale, gérée par la municipalité. C’est le cas à Ménigoute, dans les Deux-Sèvres. Le sans-plomb 95 y est actuellement vendu 2,03 euros le litre. C’est cher, mais cela évite aux habitants de faire des kilomètres pour aller faire le plein.
Et ici, le projet gouvernemental d’autoriser la vente à perte des carburants dans la grande distribution laisse assez perplexe.
"Les gens qui prennent en grande surface, ils disent qu’il y a que deux ou trois centimes de différence. Moi, si je dois faire 15 ou 20 kilomètres pour faire le plein…, lance un automobiliste de Ménigoute ! Et puis, je passe ici tous les jours."
On ne peut pas vendre à perte, nous !
Gérard Saint-LaurentAdjoint au maire de Ménigoute en charge de l’aménagement
Et ici, pas question de vendre à perte, comme l’explique Gérard Saint-Laurent, l’adjoint au maire de Ménigoute en charge de l’aménagement : "On a un seul produit à vendre ici, c’est le carburant. Ce n’est pas un produit d’appel pour nous. Donc, on ne peut pas se permettre de vendre à perte. Une collectivité n’a pas le droit de faire de déficit, on a toujours un budget en équilibre. Nous, on a un prix d’achat, on a une marge à prendre pour couvrir nos amortissements et nos frais de fonctionnement."
C’est bien sûr la flambée du prix des carburants qui a conduit le gouvernement à envisager d’autoriser la vente à perte à partir de décembre, pour quelques mois. Il s’agit d’aider financièrement les Français déjà touchés par l’inflation de nombreux produits, mais d’ores et déjà, la mesure fait des remous.
La grande distribution défavorable à cette mesure
Ce mardi, les grands distributeurs réunis au ministère de l’Économie ont manifesté leurs réticences, estimant avoir déjà réduit leurs marges avec leurs paniers de produits à prix coûtant.
Précisons que la vente à perte est interdite en France depuis 1963. Si cette mesure aboutit, elle ne concernera que les carburants vendus par la grande distribution et pas d’autres produits. Ce projet de loi doit être débattu en octobre à l’Assemblée nationale.