Laver son linge dans un lavoir, rempailler une chaise, faire des filets pour les farcis poitevins ou encore faire son propre beurre... Tant de gestes que découvrent les plus curieux au musée du monde rural et de la coiffe à Souvigné dans les Deux-Sèvres.
Remontons dans le temps. Une époque où l'électricité est loin d'être dans toutes les chaumières, où seules les calèches et les roulottes sillonnent les chemins de villages en villages, et où la plupart des Français travaillent dans les champs. Au musée du monde rural et de la coiffe à Souvigné dans les Deux-Sèvres, les objets et les techniques d'autrefois se sont animés le temps d'une journée.
Laver son linge au lavoir
Yvette fait partie de ses bénévoles qui participe à cette transmission de savoirs auprès des visiteurs du musée : cette personne âgée fait découvrir aux plus jeunes à laver son linge dans un lavoir. Auparavant, il fallait trois jours pour faire la lessive. Après un processus que l’on trouverait complexe aujourd’hui, draps et chemises finissaient au lavoir pour l’étape finale, celle du rinçage. Avec ce temps estival, laver son linge est comme un jeu, surtout pour Lola, venue avec sa maman : "J’ai trouvé ça bien, parce que j’aime bien faire la lessive avec maman. Je préfère le faire avec les mains, comme ça je suis sûr que les draps sont bien lavés."
Il n’y a que la maman qui reste réaliste. "Je préfère la machine à laver, ça va plus vite. On n’a pas trop le temps pour le faire à la main. Ce n’est pas le cas de mes filles, car elles vont dans l’eau, c’est plus marrant. C’est intéressant de voir cela, ça montre la chance que l’on a", avoue Julie, mère de Lola.
Pour les jeunes, cela peut leur permettent de se dire à quoi servait un lavoir. C’est important de transmettre parce que nous avons vécu ça, et c’est dommage que cette jeunesse ne sache pas cela.
YvetteBénévole du musée
Ces gestes, Yvette les connaît bien puisqu'elle les apprit de sa grand-mère. "Tout près de chez moi, il y avait un lavoir : on y allait régulièrement avec ma mère et ma sœur, et toutes les autres lavandières du village. J’apprécie parce que c’est un jeu, mais je pense qu’autrefois ça ne devait pas être simple : qu’il fasse chaud ou très froid, on était obligé d’aller au lavoir."
Pour elle, faire ses gestes représente une vraie transmission de savoir. "Pour les jeunes, cela peut leur permettre de se dire à quoi servait un lavoir. C’est important de transmettre parce que nous avons vécu ça, et c’est dommage que cette jeunesse ne sache pas cela. Nos grands-parents nous ont raconté un tas de choses que l’on a connu et que l’on a retenu. C’est un rôle de mémoire, des gestes et des mœurs."
Découvertes d'autres savoirs
Mais faire sa lessive est loin d'être la seule pratique que propose le musée. Il est possible de faire son huile de noix, de rempailler une chaise, de faire ses filets à farci poitevin, de faire de la dentelle... Et même son propre beurre !
Cela pourrait intéresser tous les amateurs de cuisine. Christiane le promet, cela ne demande pas beaucoup de temps. "Faire du beurre, c’est compliqué ? Non, c’est très simple, rétorque-t-elle. Il suffit de prendre un pot, bien froid, et de se procurer un pilon. Il faut ensuite beaucoup d’amour et de l’énergie pour baratter, c'est-à-dire tourner dans le pot. Au bout d’un certain temps, le bas-beurre va se séparer de la matière grasse, et les regroupant cela va devenir du beurre. Il faut du temps, mais cela va quand même assez vite : on prend bien du temps pour lire ou aller à la piscine, on peut bien prendre du temps pour faire du beurre."
Et ça ne prend que 15 minutes ! Le résultat est sans appel : "Il est fabuleux, il est bon... Ça n’a pas le même goût que le beurre que l’on trouve de façon industrielle. Il est plus parfumé, il y a un arrière-goût qui est différent", savoure Jean-Pierre, un des visiteurs du musée, tout en dégustant une tartine de beurre.
Jusqu’à la fin du mois de septembre, le musée de Souvigné ouvre ses portes et fait découvrir les outils de la campagne du temps passé. Le musée est ouvert tous les week-ends et les jours fériés. Une exposition temporaire a également lieu dans un petit temple protestant où l'on peut observer plusieurs scénettes représentant des mannequins portant des vêtements d’époques.
Reportage de Stéphanie Vinot, Emma Guillaume :