Niort (79) : les habitants fabriquent eux-mêmes les équipements collectifs qui améliorent le cadre de vie de leur cité

 Au pied des tours de la cité du Pontreau, un atelier de bricolage solidaire a pris ses aises sur un coin du parking. Quelques rubalises rapidement jetées délimitent l’espace où s’affaire une dizaine d’ados et des plus jeunes. Sous le regard curieux des adultes du quartier.

Ça mesure des planches et des poteaux, ça trace à l’équerre, et une fois les consignes de sécurité rappelées par Thierry, "Ça reste dangereux, même si c’est une scie à main", ça coupe justement, ça débite même.

C’est de l’apprentissage. Il y a quelques erreurs parfois mais à la lumière de nos tâtonnements, on avance et on apprend. C’est le gout du travail manuel et l’envie de faire par eux-mêmes que j’essaie de leur faire passer. Et pourquoi pas l’envie de se diriger vers un métier. 

Thierry Aimé, membre de l'association Vent d'Ouest


Car sa meilleure ouvrière, une jeune fille qui s'est découvert une passion pour la menuiserie lors d’un atelier dans son établissement scolaire, se destine depuis à embrasser le métier. "C’est elle qui fait les plus belles coupes. "

Les plus jeunes observent, avant de se lancer. Et si le geste n’est pas encore bien assuré, les adultes qui gravitent autour de l’atelier ne tardent jamais à venir prêter main forte. Comme Paul, 79 ans, la scie à la main, qui montre à deux adolescentes comment démarrer leur coupe.

J’habite le quartier et je tiens à être présent quand il y a des activités, pour essayer de créer des liens. Entre les générations, en dépit de nos différences de cultures, d’origines. On a besoin de se retrouver pour faire des choses ensembles. Pour un peu plus d’humanité.  

Paul Hérault, un habitant du quartier


La bienveillance de Paul est presque occultée, hachée par le cri de la scie égoïne que les jeunes font aller et venir, encore et encore, jusqu'à venir à bout du poteau récalcitrant qui s’ajoutera aux autres, déjà taillés et rassemblés sur le côté en attendant l’assemblage. Les petites mains s’activent et, planche après planche, c'est un composteur qui est en train de prendre forme au pied des tours du Pontreau.

C’est à la demande des habitants de la cité que l’atelier de construction a été mis en place durant ces vacances d’automne. Le deuxième. Car le composteur collectif réalisé lors du premier, a rencontré un tel succès auprès des habitants qu’il a permis de créer un petit potager, collectif lui aussi, qui a produit sa première récolte de  fruits et légumes cet été, et dont les épluchures retournent au composteur, déjà occupé à produire le substrat de la prochaine mise en culture.
Le cercle vertueux a séduit les habitants des autres tours de la cité qui, trop éloignés du premier composteur, ont souhaité à leur tour se fabriquer le leur, et rejoindre l’expérience.

Et tant qu’à sortir les outils, une nouvelle boite à livres est également mise en chantier. Car la première, implantée "toute faite" au pied des tours par une association caritative, n’avait pas fait long feu. D’où le changement de méthode qui, avec un an de recul depuis la construction du premier composteur, porte ses fruits. Dans tous les sens du terme.

C’est fait par eux et pour eux. Et comme c’est eux qui l'ont fait, les jeunes savent ce que ça leur a coûté et ils le respectent. On a pas eu de dégradations depuis sa construction. Ni le petit jardin d’ailleurs. Ils viennent manger quelques fruits au printemps, et les parents sont contents de pouvoir y descendre avec leurs enfants. 

Fatima Reis, membre de la confédération syndicale des familles


Convaincus par avance du bon accueil qui sera réservé à la boite à livres "nouvelle méthode" actuellement en construction, une deuxième est d’ores et déjà en projet pour égayer la "spirale aromatique", une autre réalisation, déjà ancienne. Et collective elle aussi. Forcément.

Dominique Laveau et Anna Pettini se sont, eux aussi, mis au bricolage : 

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité