Duex infirmiers de l'hôpital psychiatrique de Niort ont été légèrement blessés par un patient alors qu'ils intervenaient lors d'une bagarre. Pour les soignants, cette agression est une nouvelle preuve des grandes difficultés, notamment en personnel, rencontrées dans ces établissements.
Les faits se sont déroulés à l'intérieur de la cafétéria de l'hôpital psychiatrique de Niort. Deux infirmiers ont été légèrement blessés au couteau par un patient alors qu'ils s'interposaient lors d'une bagarre entre deux personnes. Les blessures ont valu huit jours d'ITT (Interruption Temporaire de Travail) à chacun des soignants. Le jeune homme de 20 ans, accusé d'avoir agressé les deux infirmiers, a été condamné en comparution immédiate à neuf mois de prison avec sursis, assortis d'une obligation de soins et de travail, par le tribunal correctionnel de Niort. Il a été remis en liberté après avoir passé une nuit en prison.
"Ce genre de situation va se multiplier"
Pour le personnel, plus que la gravité des blessures, c'est le choc psychologique qu'il faut prendre en compte. Tous s'identifient à leurs collègues et se disent que ce genre d'incident pourrait leur arriver comme à tous. Une situation que les syndicats attribuent au manque de personnel récurrent dans l'établissement."C'est la peur que nous avons tous. On est de moins en moins nombreux alors on se dit que ce genre de situation va se multiplier. Pourtant on a alerté pour dire que si on veut soigner les gens il faut du monde pour les prendre en charge afin de pouvoir les apaiser et éviter justement qu'on en arrive au stade où la violence s'exprime."
Les syndicats de soignants dénoncent la multiplication des faits de violences contre le personnel dans les unités psychiatriques. En février dernier, une infirmière de l'hôpital de Thouars est morte après avoir été agressée d'un coup de couteau au thorax par un patient.
Le problème récurrent de l'insécurité en psychiatrie
Après ce décès, les personnels soignants des Deux-Sèvres avaient espérer une amélioration de leurs conditions de travail et notamment un renfort en effectifs. Pour eux, la fin tragique de leur collègue infirmière, n'a rien changé du point de vue administratif, aucun changement en termes de moyens n'est intervenu."Par rapport au ministère, on pensait qu'il allait y avoir un élan pour se dire qu'il faut repenser la psychiatrie et ne pas la laisser dans cet état. En fin de compte, sur le département, on se rend compte que nous sommes toujours dépourvus de moyens."
L'insécurité dans les hôpitaux psychiatriques est régulièrement dénoncée par les syndicats. A Niort, si rien ne change, la CGT envisage de mener des actions pour réclamer des moyens supplémentaires. L'hôpital de Niort, notamment en psychiatrie, a connu ces dernières années une très longue grève destinée à réclamer plus de moyens et des postes de soignants en plus.
La direction s'était engagée à embaucher des personnels supplémentaires et l'Agence Régionale de Santé avait donné son accord pour le financement de travaux de rénovation dans le secteur de la psychiatrie.
La cafétéria de l'hôpital psychiatrique de Niort est fermée jusquà nouvel ordre :