Pascal Geay, 47 ans est enchaîné depuis ce vendredi matin devant le service départemental d’incendie et de secours de Niort pour exprimer sa colère après le rejet de sa candidature comme pompier volontaire.
Malgré un entretien dans la journée avec le colonel Gouezec, directeur départemental du SDIS 79, aucune solution n’a été trouvée. Déterminé, il poursuivra le mouvement jusqu’à être entendu.
Ce chef d’entreprise a pourtant réussi les tests d’aptitude nécessaires à son intégration à la caserne de Prahecq, dans les deux Sèvres. Mais son domicile est jugé trop éloigné de la caserne et le centre départemental refuse son intégration.
Les volontaires doivent habiter à moins de sept minutes de la caserne quand ils sont de garde. 38 secondes de trop pour Pascal. Il se dit scandalisé par cette décision d’autant que le chef de centre de Prahecq soutiendrait sa demande. Le service départemental d’incendie et de secours lui impose pourtant une fin de non-recevoir.
Pascal Geay ajoute que "C’est injuste d’autant que le temps et la distance entre mon domicile et la caserne avait été un sujet abordé en début de protocole de recrutement par mon chef de centre et que des solutions avaient été trouvées".Je me suis entraîné dur pendant trois mois, j’ai réussi tous les tests et on me dit non au dernier moment.
Après plusieurs courriers à la direction départementale des pompiers, Pascal a fait appel au député Guillaume Chiche et même rédigé une lettre au ministre de l’intérieur pour lui faire part de son incompréhension. Ce sitt-in devant le centre départemental sonne pour lui comme la solution de la dernière chance pour voir sa demande aboutir. Impossible rétorque la direction des pompiers. "Le temps de trajet est un critère capital. Nous avons déjà eu des pompiers qui sont décédés pour avoir voulu arriver plus vite. Il est hors de question de faire prendre des risques à nos collègues pour cette question", se défend le colonel Gouezec, directeur départemental du SDIS 79. "Il y a eu des demandes de médiation, mais monsieur Geay ne s’est pas présenté" assure encore le colonel. "Faux", estime Pascal Geay qui pointe aussi du doigt la pénurie de personnel sur le département. "100 à 150 volontaires rejoignent nos rangs chaque année et les effectifs sont en augmentation", rétorque la direction départementale.
Une exposition médiatique démesurée
La démarche de Pascal Geay agace le centre de secours qui refuse désormais d’accepter dans ses rangs un "professionnel de la contestation" qui déclenche "une exposition médiatique démesurée".Le colonel Gouezec fait référence à l’association de Pascal Geay, créée en 2019 et nommé "sauvons nos entreprises". L’artisan avait organisé via cette association un tour de France à pied pour sensibiliser aux dysfonctionnements du RSI, le régime social des indépendants.
Pascal Geay est déterminé. "J’attendrai la police si elle se présente pour m’obliger à partir". Mais il reconnait aussi que cette démarche n’œuvre pas pour son intégration, tant elle va à l’encontre des principes de réserve et de discrétion, chères au corps des sapeurs-pompiers.