Niort : les îlots de fraîcheur, la stratégie écologique et anti-surchauffe

Méandres de la Sèvre, jardins de la Brèche, Port Boinot... Anciens ou récents, plusieurs ilôts de fraîcheur font baisser la température à Niort, alors que s'annonce une vague de chaleur. Des lieux végétalisés, appelés à se multiplier dans les années à venir.

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Attention, les thermomètres vont s'affoler. Presque partout en Poitou-Charentes, les températures vont dépasser les 30° C ce vendredi 31 juillet. Il devrait ainsi faire 34 à Poitiers et 37 à Angoulême. A Niort, on attend 35 degrés. Des températures qui ne se vérifieront pas partout dans la ville.

Dans les jardins de la Brèche par exemple, le mercure pourrait être au moins 4 degrés plus bas que dans d'autres quartiers de la ville. C'est l'effet ilôt de fraîcheur, un terme d'urbaniste à la mode chez les écolos et ceux qui ont peur des fortes augmentations de chaleur qui devraient déferler sur les environnements urbains ces prochaines décennies.

Le secret d'un ilôt de fraîcheur, c'est redonner un peu de place à la nature dans nos environnements bitumés. Un principe qui se traduit, à la Brèche, par des arbres, de grandes surfaces d'herbe et une limitation de la surface minérale.

"L'herbe permet de créer une évaporation de l'eau du sol", explique Gwenaëlle Dubée, directrice générale des services techniques de la ville de Niort. En effet, la transpiration de la plante consomme la chaleur de l'air ambiant pour faire s'évaporer l'eau qu'elle puise dans le sol. "Avec 1 litre d'eau qui s'évapore, on réduit de 2 degrés 1 000 mètres cube d'air", poursuit Gwenaëlle Dubée.
 

Le goudron garde la chaleur, l'herbe la renvoit

A la Brèche, l'actuel parc de 4 hectares a remplacé en 2013 un parking asphalté (il est aujourd'hui enfoui en-dessous) de 1 000 places. Un véritable bol d'air frais : "On a gagné entre 4 et 8 degrés de rafraîchissement, surtout au centre des jardins, par rapport au parking", précise la directrice générale des services techniques.

Mais l'évaporation de l'eau ne lutte pas seule contre les rayons du soleil au sein d'un îlot de fraîcheur. Le goudron a un albédo très faible, c'est-à-dire qu'il renvoit très mal les rayons du soleil. Par conséquent, il absorbe la chaleur et réchauffe son environnement. La solution : remplacer le goudron par d'autres revêtements.

A la Brèche, ces revêtement sont l'herbe bien-sûr, et pour les chemins un matériau minéral clair qui renvoie une bonne part de la lumière émise par le soleil. A cela, il faut ajouter quelque 300 arbres, qui fournissent une ombre salvatrice lorsque les rayons tapent fort. Résultat : "On trouve vraiment de la fraîcheur, notamment par rapport à l'allée devant le cinéma. Même en étant sur un espace ensoleillé", raconte une habituée des jardins.
 

"Même les loutres et les hérons sont revenus"

Initié il y a plus de quinze ans, le projet végétal de la Brèche a fait des petits. Dans les méandres de la Sèvre, la friche industrielle de Port Boinot a elle-aussi engagé sa mue verdoyante. Port Boinot, c'est 7 000 mètres carrés engazonnés et 140 arbres plantés (il en reste une dizaine à disposer).

Un projet important pour le maire de la ville Jérôme Baloge, qui se souvient encore d'un "site industriel enfumé, pollué, avec quelques hangars, des murs en parpaings de 2 mètres de haut posés sur des berges bitumisées". Et après revégétalisation des berges, il se réjouit du "retour des canards. Même les loutres et les hérons sont revenus."
 

Et par rapport à la Berge, Port Boinot a deux avantages supplémentaires. Déjà, "la nature est directement en contact avec le sol, et ne repose pas sur une superstructure, indique le maire de Niort. Cela permet à l'eau de pluie de s'infiltrer dans la terre plutôt que de partir dans les canalisations." Autre point fort : Port Boinot est entouré d'eau. Deux bras de la Sèvre, qui sont autant de sources supplémentaires de fraîcheur. 

Jérôme Baloge promet que Niort ne va pas s'arrêter là, et dit vouloir "mettre la réflexion sur les îlots de fraîcheur dans l'urbanisme et tous les projets de la ville, les grands mais aussi les petits". Avant d'annoncer qu'il "y aura du vert à la gare, il y aura du vert à Denfert-Rochereau, il y aura du vert à Martin-Bastard, et on mettra des arbres sur les avenues partout où on le peut".

Les visions futuristes de villes complètement végétalisées ne sont pas pour demain. Mais en même temps que l'écologie s'impose comme un enjeu primordial dans la société française, les îlots naturels de fraîcheur deviennent monnaie courante dans les projets d'urbanisme. 
 
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