Le département des Deux-Sèvres recense 150 000 chèvres laitières. C'est aussi le premier producteur de lait de chèvres en France. Pourtant, la plupart d'entre elles vivent en intérieur, faute de personnel pour les surveiller en extérieur, où elles sont exposées à des maladies.
150 000 chèvres laitières dans les Deux-Sèvres, mais pas une à l’horizon. Seul moyen d’en apercevoir : pousser les portes d’un élevage, comme ici, dans le sud du département. “Dans notre exploitation, elles vivent 365 jours par an ici, dans la chèvrerie, c’est leur maison”, explique Delphine Georgelet, dirigeante de la Ferme Georgelet.
Un manque de personnel
Un bâtiment de 3 000 m² pour remplacer 25 hectares de prairie. Un choix assumé par cette éleveuse de cabris. Faire pâturer ses 500 bêtes les exposerait à des parasites. Les chèvres de race moderne sont de nature fragiles. “On peut avoir des pathologies qui vont toucher la chèvre sur la partie intestinale, potentiellement provoquer sa mort.”
Autre problème du tout plein air, le personnel. À l'extérieur, les chèvres demandent une surveillance de tous les instants. “Aujourd’hui, j'ai trois chevrières. Il m’en faudrait dix. Ce serait très compliqué de sortir les chèvres, poursuit Delphone Georgelet. Il faudrait être avec elles tout le temps.”
Graines, orge, maïs, fèverole
Des biquettes discrètes, qui sont pourtant l’emblème du département, premier producteur de lait de chèvres en France. Mais on nous l’assure, ici tout est fait pour le bien-être animal, à commencer par la nourriture. “C’est un fourrage qui est fabriqué sur la ferme. Il y a un apport de protéines, ce qui permet de produire le lait.”
De la luzerne séchée et en complément ce mélange de graines, orge, maïs, fèverole. “C’est aussi riche que ce que l'on peut trouver en prairie ou à l’extérieur, si elles étaient en pâturage.”
La traite, elle, se passe en musique. Les litières sont entièrement refaites toutes les trois semaines. “Pour leur bien-être à elles, c’est mieux de dormir dans un lit tout propre que dans un lit tout sale”, raconte Cloé Lapouble, chevrière à la ferme Georgelet.
Une qualité de vie digne d’un trois-étoiles, mais des chèvres confinées. Aujourd'hui, seuls les éleveurs en bio laissent paître leur cheptel en plein air. Ils sont une quinzaine dans le département.