Le projet d'implantation de trois éoliennes géantes de 238 mètres de haut a déclenché la colère des habitants de Boussais, une commune des Deux-Sévres. Le préfet a donné son accord malgré l'avis défavorable de l'enquête d'utilité publique.
Avec 238 mètres de hauteur, les éoliennes de Boussais pourraient bien être les plus élevées de France.
C'est sur une parcelle agricole d'une commune des Deux-Sèvres, que trois éoliennes géantes vont bientôt sortir de terre. Les mâts qui supportent les turbines seront plus hauts que la Tour Montparnasse.
Ce projet unique en France, suscite d'autant plus une levée de boucliers que plus de 70 éoliennes ont déjà été implantées autour de la commune de Boussais.
"Il y a des habitations qui sont situées à moins de 500 mètres, le village va être coupé en deux. L'implantation des éoliennes est prévue entre le hameau et le bourg, ça va diviser la commune en deux, c'est inacceptable. Nous sommes déjà entourés d'éoliennes aux alentours, celles-ci seront 100 mètres plus haut que les autres, elles seront visibles à 50 kilomètres aux alentours", proteste Alexia Pérochon, conseillère municipale à Boussais.
C'est énorme, ça va dénaturer notre environnement.
Il faut produire de l'énergie verte
Le préfet des Deux-Sèvres a pourtant donné son accord en dépit de l'avis défavorable de l'enquête publique.
Le représentant de L'Etat estime avoir déjà fait un effort en supprimant une éolienne sur les quatre prévues initialement.
"Il nous faut produire de l'énergie verte et atteindre les objectifs qui nous ont été fixés par la loi. Ce sont des éoliennes hautes mais qui vont permettre une bonne production d'énergie et de rentabilité. Une éolienne a été supprimée pour éviter ce sentiment d'enfermement. Ce parc se fera en concertation avec tout le monde, dans un dialogue permanent avec les élus et les porteurs de projet", insiste Catherine Labussière, sous-préfète de l'arrondissement de Bressuire.
"On ne tient pas compte de l'avis des locaux, à quoi sert une enquête d'utilité publique ?", s'interroge Gérard Giret, premier adjoint à la mairie de Bousset.
"Je suis très en colère"
Cet argument ne semble pas calmer la colère de Jean Denis Lamoureux. Ce propriétaire s'est installé dans le village de 550 habitants il y a douze ans, séduit par le calme du site.
"Lorsque j'ai acheté ma maison, il n'y avait pas de projet d'implantation d'éoliennes, aujourd'hui il y en a tout autour du village et les trois nouvelles implantations sont prévues en arc de cercle autour de mon habitation; c'est beaucoup trop, la vue sera complètement gâchée, imaginez le rideau que j'aurai devant moi et la nuit les lumières, je ne vous parle pas du bruit. Je suis très en colère et je n'en veux pas", s'insurge Jean-Denis Lamoureux.
Les élus de la commune vont se réunir cette semaine, ils envisagent un recours en justice pour faire entendre leur voix.
Reportage d'Alain Darrigrand et Augustin Guillot