Les laboratoires vétérinaires ont été autorisés à analyser les prélèvements dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Dans la Vienne, c'est le cas du laboratoire Qualyse. Il réalise un millier de tests virologiques par jour.
Cela peut paraître surprenant mais le laboratoire vétérinaire, Qualyse, réalise des tests de dépistage du Covid-19 en Poitou-Charentes.
Cette structure publique a été autorisée par l’État à pratiquer ces dépistages dés le début de l'épidémie, en avril 2020.
Spécialisé dans la surveillance épidémiologique animale, Qualyse a mis à disposition ses compétences et son effectif de 200 personnes pour accélérer les capacités de dépistage du Covid-19.
En ce début d'année, à Champdeniers dans les Deux-Sèvres, le laboratoire est en plein essor, il a dû embaucher pour assurer sa nouvelle mission.
"On a recruté des techniciens pour faire des analyses covid, depuis une semaine on a recruté une spécialiste, docteur en biologiste médicale pour développer une activité particulière dans le domaine de l'oncologie, c'est une nouveauté", résume Pierre Charollais, directeur adjoint laboratoire Qualyse en charge de la santé animale.
Qualyse, spécialiste de la surveillance épidémiologique animale, est issu de la mutualisation de quatre laboratoires départementaux basés en Deux-Sèvres, Vienne, Charente-Maritime et Corrèze. Ils dispose de sites d’analyse à La Rochelle, Tulle et Champdeniers, et d’un point logistique à Poitiers.
"Notre objectif en tant que laboratoire vétérinaire, c'est de protéger le cheptel mais aussi les consommateurs, pour nous il y avait déjà un lien avec la biologie humaine. On a tendance à oublier que 70% des épidémies sont d'origine animale. Avec le permafrost on certainement avoir des résugences de maladies qui vont contaminer soit les animaux soit l'homme mais il s'agit des mêmes virus, des mêmes pathologies, donc tout se complète", avertit le directeur adjoint.
Nous, on pense que l'on a un rôle à jouer, on est persuadé de pouvoir contribuer à améliorer cette passerelle entre les disciplines,
Cette évolution pourrait provoque une petite révolution dans le milieu vétérinaire en amorçant un décloisonnement entre médecine humaine et animale. C'est en tout cas le point de vue de Fabienne Gerson, docteur en biologie médicale chez Qualyse
Il faut aller plus loin maintenant et bénéficier de ces infrastructures, les automates sont les mêmes pour l'humain et l'animal. Il faut mettre en commun pour les diagnostiques et même au delà.
À l'échelon national, un vétérinaire vient d'intégrer pour la première fois le Conseil Scientifique.
Reportage d'Alain Darrigrand, Romain Burot et Philippe Ritaine