C'est un appel à l'aide lancé par les élus. Huit maires ont adressé un courrier à la Première ministre, Elisabeth Borne, afin de faire reconnaître l'état de catastrophe naturelle, dans leurs communes situées près de La Laigne, et touchées, elles aussi, par le séisme du 16 juin dernier.
Trois mois après le séisme qui a touché le Poitou-Charentes, de nombreux habitants restent confrontés à des questions sans réponse. Comment faire face aux conséquences du tremblement de terre qui a parfois gravement endommagé leurs habitations ? Les maires de huit communes situées aux alentours de l’épicentre du séisme ont interpellé la Première ministre, Elisabeth Borne, cet été. Ils attendent toujours l'arrêté de reconnaissance de catastrophe naturelle.
Sylvie Debœuf habite la commune de La Rochénard, dans les Deux-Sèvres. Depuis le 16 juin dernier, elle n'a pas le droit d'entrer dans son garage : "Les désordres constatés sont d'ordre structurel, nécessitant des mesures conservatoires, de confortement pour la protection du bâtiment en urgence", lit-elle sur le rapport d'expertise réalisé après le sinistre. Elle attend toujours d'entamer les travaux, qui pourraient s'élever à plus de 100 000 euros. "Ça inquiète et ça perturbe, parce que c'est notre maison de famille où les enfants ont été élevés, qu'on a achetée il y a 50 ans," s'alarme-t-elle. "S'il n'y a pas d'indemnisation, comment réparer une maison avec une telle somme ?"
Sans un arrêté de catastrophe naturelle sur la commune, tous les frais restent à sa charge. Dans ce village, près d’un quart des bâtiments a été endommagé par le séisme. La situation est une source de grande angoisse pour les administrés.
"On aurait vraiment aimé avoir les explications à apporter à nos habitants, ou ne serait-ce qu'un délai, des dates, pour pouvoir les rassurer", déplore Annick Bamberger, maire sans étiquette de la Rochénard.
Les démarches administratives prennent du temps
En écrivant à la cheffe du gouvernement, les édiles espéraient accélérer les démarches. Clément Cohen, le maire sans étiquette du Bourdet, déplore les longueurs administratives : "Ce sont les habitants qui ont déposé les demandes en temps et en heure. Ils ont donné copie à la mairie, parfois avec des dossiers importants, des photos, tout a été transmis sur le site en ligne catastrophe naturelle, et on est en attente."
On a l’impression que nous ne sommes pas pris en considération, nous ne sommes qu'à cinq kilomètres de l’épicentre.
Richard GuignardHabitant du Bourdet
Au total, 22 communes ont bénéficié de l'arrêté de catastrophe naturelle après le séisme. L’instruction d’une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle peut prendre plusieurs mois.