La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) des Deux-Sèvres organisait pour la première fois des olympiades inclusives, ce mercredi 19 mars. Les personnes valides se sont mises dans la peau de personnes handicapées, le temps d’une après-midi, en participant à de nombreuses animations sportives.
Imaginez-vous le temps d’un instant sur un fauteuil roulant en train de jouer au basket, de faire de la pétanque en n'ayant aucun repère visuel ou encore du tir à l’aveugle. C’est le jeu auquel se sont prêtées une cinquantaine de personnes valides. Derrière cette initiative, la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) des Deux-Sèvres : elle souhaite aider à gommer les différences.
"Se rendre compte des difficultés"
Amputé d’une jambe, Louis Germain participe aux premières olympiades inclusives de Niort. Chef d’équipe, il est le seul en situation de handicap de son groupe. Mais peu importe, car la règle est la même pour tout le monde : chaque joueur est en fauteuil roulant.
"Même si j’ai eu un accident qui m’a coûté un morceau de jambe, je suis passé par des étapes, mais revenir à ce niveau-là, c'est quelque chose pour moi de très fort. Il n’y a pas de différence, tout le monde est en fauteuil, que l’on ait un problème ou pas. On est même sur le pied d’égalité grâce au handisport. Je me sens exonéré de handicap dans ces moments-là."
Basket, tir ou pétanque à l’aveugle, tous les repères sont perdus, notamment pour Marieke Bonnin, employée du CCAS de Niort. “C’est très perturbant. On ne sait même le plus le haut ou le bas, ça fait vraiment très bizarre. Ça permet de se rendre compte des difficultés qu’ont les personnes non-voyantes et malvoyantes."
Au total, huit équipes s’affrontent, les capitaines sont des personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, c’est Oussouby Konaté, tétraplégique, qui donne les conseils : "Ce genre d’initiatives permet aux autres de montrer que les handicapés peuvent faire les mêmes choses que ceux qui sont mobiles."
Une prochaine édition déjà dans les tuyaux
Ces olympiades inclusives sont une idée de la CPAM. Acteur de santé publique, elle estime que développer des actions solidaires et inclusives comme celle-ci font partie de sa vocation.
"Le sport permet plus facilement de se rendre compte, de se mettre à la place de l’autre, de chercher le dépassement de soi, estime Charlotte Renon, directrice adjointe de la CPAM des Deux-Sèvres. Et puis, on a cette cohésion, cette solidarité qui vient même du fait de pouvoir participer ensemble et d’être dans la même équipe."
Une opération gagnante pour les organisateurs, qui envisagent déjà de la reconduire l’année prochaine, en intégrant davantage de participants.