Chaque année, le 2 novembre se tient la messe honorant les disparus pendant l'année passée. Dans la commune de Secondigny, marquée par un cluster de Covid-19, la célébration de cette année est quelque peu particulière.
C'est une tradition catholique. La messe aux morts donnée le 2 novembre, le lendemain de la Toussaint. "On le manifeste également au cours de la journée de Toussaint, mais ce n’est pas tout à fait la même fête. La Toussaint nous fêtons tous les saints du monde entier qui nous ont précédés, mais le 2 novembre on honore particulièrement ceux qui nous ont quittés depuis peu", précise le père Gérard Mouchard, curé de la paroisse Saint-Jacques dont dépend Secondigny dans les Deux-Sèvres. Cette année, la messe est particulière : les familles sont marquées par la pandémie de Covid-19. Depuis novembre 2020, 129 personnes ont disparu à Secondigny et ses alentours. Soit une trentaine supplémentaire par rapport à l'année passée.
Une année marquée par la pandémie de Covid-19
Chantal Badet est bénévole à la paroisse. Elle a bien vu les effets de la crise sanitaire lors de ces 12 derniers mois. "Je fais partie des équipes de sépultures et à un moment, on en a fait 4 dans la même semaine, c’était très prenant. Cette messe est particulière puisque les familles sont énormément touchées par le Covid", souligne-t-elle. Une cérémonie importante pour les familles, ressentant le besoin de communier. C'est notamment le cas de Marie venue à la messe à Secondigny pour : "honorer les morts, ça donne du courage à ceux qui restent." Dans l'église de Secondigny, où toutes les familles des défunts de l'année écoulée ont été conviés, 129 bougies représentent les 129 morts de la commune.
En janvier 2021, Secondigny a connu un important cluster de Covid-19. "Les 3 premiers mois de l’année, il y a eu beaucoup de décès", se remémore le père Gérard Mouchard. Parmi ces décès, bon nombre était résident de la maison de retraite. Au total, ce sont pas moins de 86 résidents et la moitié du personnel (35 personnes) de l'Ehpad qui ont été atteints du Covid-19. "Ça a été très anxiogène, se souvient avec émotion le directeur de l'établissement, Eric Devaux. Nous avons bien sûr été impacté car, en l’espace d’une quinzaine de jours, nous avons perdu autant de résident qu'habituellement à l'année."
Après avoir honoré ses morts en cette année si particulière, Secondigny et ses habitants espèrent que le plus dur est à présent derrière eux.
CARTE. Secondigny.