Un désaccord financier entre la SNCF, l'Etat et la région Nouvelle-Aquitaine bloque le début des travaux de cette ligne ferroviaire. Explications.
Chaque année 2,7 millions de tonnes de diorite sont extraites des carrières Roy de Saint-Varent. La moitié de cette production est expédiée par le rail.
Or, depuis la fermeture de la ligne de fret entre Saint-Varent et Parthenay fin 2015, le détour des convois par Saint-Pierre-des-Corps pour Bordeaux engendre un surcoût annuel de 120.000 euros pour l'entreprise.
"Ce détour nous oblige à faire 300 km de plus que les 600 km entre les carrières et Bordeaux", explique Dominique Billon, le directeur Général des Carrières Roy de Saint-Varent.
Les travaux de réhabilitation de la portion fermée sont estimés à 16 millions d'euros. Il y a quelques mois, l'État, la région, les communes et les entreprises ont mis la main à la poche permettant enfin le plan de financement. Le chantier aurait donc pu commencer, mais SNCF Réseau vient d'exiger 1,5 million d'euros supplémentaires pour équilibrer l'exploitation de la ligne.
"Les coûts de maintenance et d'exploitation de la ligne ne seraient pas couverts par les recettes que l'on a sur cette ligne avec les péages. Or, la loi nous interdit de financer des opérations structurellement déficitaires", précise Jean-Luc Gary, directeur territorial SNCF Réseau Nouvelle-Aquitaine.
Une décision "totalement inique", selon Renaud Lagrave, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine, en chargé des mobilités.
De son côté, l'État a déjà épongé 35 milliards de dettes du groupe SNCF et devrait, selon le nouveau pacte ferroviaire, prendre en charge ce déficit d'exploitation annoncé. Il y a urgence, car le calendrier est serré : la remise en service de la portion Saint-Varent / Parthenay est prévue pour 2023.
Reportage de Céline Serrano et Augustin Guillot