Selon notre sondage IPSOS France3/France bleu, Alain Rousset serait largement en tête de ce premier tour avec 30%. Il est suivi par le RN loin derrière à 17 %. Les estimations laissent présager un second tour à cinq candidats possibles. Découvrez les résultats et réactions au fil de la soirée.
Alain Rousset, le président socialiste sortant arrive très largement en tête avec 29,2 % des intentions de vote à la sortie des urnes. Il est ce soir souriant dans son QG de campagne.
Il est suivi par Edwige Diaz, la tête de liste du Rassemblement National mais loin derrière à 17,5 %. Les sondages réalisés à deux reprises au mois de mai donnaient cette liste autour de 25%. Il y a donc un grand écart.
Les forces en présence ont changé par rapport à 2015, avec l'arrivée d'une liste représentant la majorité présidentielle. Et elle apparaît en troisième position avec 14,7 %, c'est-à-dire peu derrière le RN. C'est donc la liste conduite par la Landaise et centriste Modem et ministre Geneviève Darrieussecq. Elle fait équipe avec des candidats de la République en Marche et l'UDI pour ce scrutin régional.
Le candidat écologiste, Nicolas Thierry, arrive quatrième en position de maintien avec 12,7 %. Au-dessus des prévisions des sondages antérieurs qui le donnait autour de 10%.
Enfin, cinquième et potentiellement en position de maintien, l'ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian à 11,5 %.
Enfin Eddie Puyjalon, divers droite, représentant le mouvement pour la ruralité perce à 7,2%.
Clémence Guetté de la France Insoumise alliée au NPA est à 5,5%. Enfin le représentant de Lutte Ouvrière, Guillaume Perchet est à 1,7%
Le scrutin de ces élections est marqué par un taux d'abstention très fort. Une estimation le porte à 62,9%.
Stratégie du second tour
Si les résultats définitifs se précisent dans le même sens, le second tour s'annonce à suspens.
Si les listes de Géneviève Darrieussecq de la majorité présidentielle et Nicolas Florian des LR fusionnent, elles atteignent en théorie 27%. Mais rien ne dit que les électeurs suivront. Ce qui rapproche pour autant ce score de celui d'Alain Rousset qui rappelons le est à 28,6%.
Les écologistes sont en position de se maintenir. Vont-ils venir renforcer une seule candidature derrière Alain Rousset et envisager ainsi un deuxième tour plus serein pour la majorité sortante ? Alain Rousset qui donne rendez-vous demain matin (lundi) pour en savoir plus sur la stratégie. En parlant des écologistes, il précise "on va se voir". Quant à Geneviève Darrieussecq, "elle ne m'a pas donné de signe particulier" dit-il devant son QG ce dimanche soir.
Il se dit soulagé ce soir du score du RN, loin derrière lui alors que les sondages les donnaient au coude à coude.
"C'est un soulagement, j'avoue que c'était un peu dur pour moi, vu l'histoire que j'ai vécue, ce qu'est l'histoire de France, de mon pays.
Il pensait à un sursaut de la participation après le faible taux des municipales, ce qui n'a pas eu lieu.
Le RN surpris par son score
Ce dimanche soir sur notre antenne, la représentante du RN Edwige Diaz appelle au sursaut "les électeurs de Marine Le Pen" pour le second tour.
Ca ne ressemble pas du tout au ressenti qu'on avait sur le terrain.
Edwige Diaz, RN, réagit sur France 3 >
La majorité présidentielle et son incompréhension
Même appel aux électeurs et au sursaut pour la représentante de la majorité présidentielle, la Bordelaise Catherine Fabre. "Démobilisation citoyenne, les électeurs n'ont peut-être pas pris la mesure" avance-t-elle sur notre antenne.
Il me semble qu'on a fait beaucoup pendant cette crise sanitaire.
La tête de liste Geneviève Darrieussecq entend rassembler mais n'a pas de partenaires ce soir prêts à se mobiliser à ses côtés.
Je déplore ce taux de participation. Je ne le prends pas comme une sanction du gouvernement. Je le prends plutôt comme un désintérêt progressif de la politique. Le taux de participation faible concerne toute la classe politique. Pour le second tour, je poursuis mon projet sur lequel j'essaie de rassembler.
Geneviève Darrieussecq réagit sur France 3 >
Nicolas Florian ne veut pas d'alliance
« Je ne suis pas déçu, on tient notre place ». Nicolas Florian parle aux noms des LR et de sa liste qui arrive cinquième. Il garde la même ligne politique ce dimanche soir à la lumière de son score, en fidèle aussi à la ligne au plan national, et à un an des élections. "Il y aura donc un bulletin Nicolas Florian dimanche prochain"
Pour ma part, je tiens mon engagement, de rester sur la ligne que j’ai toujours défendue, d’agir avec clarté et cohérence vis-à-vis de nos électeurs. Je ne ferai aucune alliance avec la République en marche et la majorité présidentielle.
Les écologistes prêts à fusionner sous conditions
L'écologiste Nicolas Thierry fait beaucoup mieux que la liste EELV de 2015. Il passe la barre des 10 % et serait donc en position de maintien. Pour autant, il parle ce dimanche soir de rassemblement avec la liste socialiste d'Alain Rousset "Le Président réalise un score qui lui donne la responsabilité de rassembler". La dernière mandature a donné lieu à de fortes divergences entre les deux partenaires, les écologistes se voyant souvent opposer un certain réalisme économique par les socialistes.
"Il n'y a pas d'un côté la crise écologique et de l'autre la crise économique et sociale". S'il entend faire émerger une majorité politique aux côtés d'Alain Rousset, il la conditionne à ces principes.
Le rassemblement ne pourra se construire que sur une politique forte et cohérente.
Nicolas Thierry réagit sur France 3 >
La potion magique d’Eddie Puyjalon
"Pour l'instant je suis un homme heureux. Notre liste est parvenue à faire démentir tous les sondeurs et les commentateurs qui laissaient entendre qu'on n'existait pas. Astérix et Obélix caracolent en tête dans le monde rurale".
La liste soutenue par "Le Mouvement de la ruralité et Résistons ! et Jean Lassalle" crée effectivement la surprise avec une première estimation ce dimanche soir à plus de 7 % alors que les intentions de votes ne prévoyaient à peine que la moitié. Avec des scores remarquables par exemple dans le Béarn, terre électorale de Jean Lassalle. Par exemple 21,27 % à Oloron Sainte-Marie 1.
De là à atteindre les 10 % qualificatifs pour le second Tour, Eddie Puyjalon ne s’interdit pas d’espérer d’ici à la fin de la soirée :
"Nous réalisons des scores extraordinaires dans les communes rurales. Alors certes, les scores dans les grands villes vont peser lourd mais nous allons observer de près la cartographie de ce mouvement rural".
Pour le deuxième tour, évidemment je ne déciderai rien sans Jean Lassalle. Soit nous continuons de monter dans la soirée et à 10% nous n'aurons rien à demander à personne. Soit nous négocierons pour intégrer le conseil régional avec le plus de conseillers possibles et créer notre groupe.
Clémence Guetté - LFI - NPA "L’enseignement majeur de cette soirée, c’est le niveau très fort de l’abstention"
Elle indique, "qu'il y a une responsabilité très forte du gouvernement. (…) Tout a été fait pour que les gens ne se déplacent pas aujourd’hui. Nous n’avons pas à donner de consignes parce que ça, c’est l’ancien monde. Les gens ne veulent pas qu’on leur dise ce qu’ils ont à faire. Il faut juste donner les conditions pour que le débat démocratique puisse avoir lieu.
Evidemment il ne faut pas de voix pour le Rassemblement National dans notre région Nouvelle-Aquitaine.
Elle ajoute que Madame Diaz a fait sa campagne sur des thèmes nationaux et pas du tout sur les compétences régionales. Elle nous a rebattue les oreilles avec la sécurité, alors que j’aurais préféré, et y compris dans les médias, qu’on parle davantage de service publique, de mobilité ou de politique agricole.
Lutte ouvrière : un score "satisfaisant" pour Guillaume Perchet
Les dernières estimations positionnent Guillaume Perchet en-dessous des 2 %. Pour la tête de liste Lutte Ouvrière en Nouvelle-Aquitaine, c'est la preuve que la campagne LO a été vue et entendue. "Notre prochain combat, ce n'est pas le second tour, c'est la lutte des travailleurs contre les offensives du gouvernement. Nous ne donnerons aucune consigne de vote. Pour nous, voter pour le RN, c'est se tirer une balle dans le pied, mais nous n'appellerons pas à voter pour les partis, de droite comme de gauche, qui ont fait un marchepied au rassemblement national."
Résultats en temps réel
Tous les résultats s'affichent sur cette carte au fur et à mesure qu'un résultat est validé par le ministère de l'Intérieur. Sélectionnez la Nouvelle-Aquitaine >
Un duo se dégage en tête
Alain Rousset est un socialiste ancré en Aquitaine qui a parcouru ce nouveau territoire depuis six ans. A 70 ans, il est à la tête de l’Aquitaine depuis 1998. Il a pris les rênes de la plus grande région de France, la Nouvelle-Aquitaine, issue de la fusion du Limousin, du Poitou-Charentes et de l’Aquitaine en 2015. Sa liste réunit le PS, PRG et PCF.
Depuis le début de la campagne, et au vu des deux sondages réalisés par France 3, il fait la course en tête, parfois premier parfois deuxième, avec la candidate du RN, Edwige Diaz. La jeune candidate de 33 ans fait partie de cette génération montante du parti de Marine Le Pen, une génération très représentée pour ce scrutin au plan national. Elle est aussi originaire de Gironde. Elle a pris ses marques dans le Blayais où elle a été candidate aux municipales mais elle a perdu ce combat en 2020.
La droite et le centre désunis
Le parti présidentiel a porté tous ses espoirs sur la candidature de la tête de liste, et par ailleurs ministre des Armées, la Landaise Geneviève Darrieussecq. Ancienne maire de Mont-de-Marsan, elle est une fidèle du Modem et de François Bayrou. Les ténors du gouvernement sont venus la soutenir dans la dernière ligne droite. Le ministre de l'Intérieur dans les terres du Médoc, par ailleurs terre d'élection du Rassemblement National. Et rien de moins que le Premier Ministre Jean Castex à Bordeaux vendredi 18 juin. Deux anciens des LR.
Les LR justement qui n'ont pas réussi cette fois à trouver un accord avec les partenaires historiques centristes. Ils ont pour porte-drapeau l'ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian. Il a laissé la deuxième place sur le podium qu'avait occupé la tête de liste de la droite en 2015, Virginie Calmels, depuis retirée de la politique. Au vu des enquêtes d'opinion, il est inlassablement classé en quatrième position.
Les écologistes et l'inconnue du second tour
Le score qui sera aussi scruté ce soir, c'est celui de la liste écologiste EELV, associée à Génération.s car elle a flirté avec les fameux 10% lors des précédens sondages.
Nicolas Thierry, leur chef de file, était jusqu'à présent vice-président de la région en charge de la biodiversité. Partenaire d'Alain Rousset en 2015, les relations se sont par la suite tendues au fil des dossiers qui voyaient s'opposer les visions des deux partis : les bassines ou réserves d'eau, les grandes lignes sur l'agriculture en général, la fameuse Ligne à grande vitesse (LGV) appuyée par Alain Rousset mais dénoncée par les écologistes car trop coûteuse et peu vertueuse à leurs yeux.
En dessous des 10% selon les précédents sondages
Sous les 10%, les autres listes présentes dans la bataille. Clémence Guetté pour la France Insoumise et le NPA. Proche de Jean-Luc Mélenchon, elle n'a pas réussi lors des sondages à attirer les intentions de vote. Elle se situe autour de 4%.
Deux autres candidats recueillent de faibles intentions de vote : Eddy Puyjalon pour son mouvement pour la ruralité soutenu par Jean Lassalle et Guillaume Perchet à nouveau candidat comme en 2015 pour Lutte Ouvrière.
L'abstention sera scrutée par toutes les listes qui craignent un désintérêt pour ces élections. En 2015, 49 % des électeurs avaient boudé le scrutin. Il y avait alors 4 268 933 électeurs inscrits sur les listes électorales de la région. Au plan national, l'abstention était de 50 %.
Soirée électorale sur France 3 Nouvelle-Aquitaine
Les équipes de France 3 sont sur le terrain pour vous faire vivre cette soirée de résultats du premier tour.
Dès 19 h 55, et jusqu'à 23 heures, vous pourrez suivre en alternance le verdict des urnes aux élections régionales et départementales. Reportages, réactions des principaux chefs de file, directs depuis les états majors de campagne, analyse du scrutin, projections pour le second tour. Qui va s'allier ou se désister pour le deuxième round qui décidera de la composition de la nouvelle assemblée ?
Suivez les décrochages régionaux sur France 3 Aquitaine / France 3 Limousin / France 3 Poitou-Charentes
Lundi 21 juin, l'édition de la mi-journée, reviendra sur ces différents résultats et les stratégies adoptés par les candidats.
Ce sondage a été réalisé par l'institut Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions / Radio France / La Chaîne Parlementaire.