"Une injustice et une humiliation", voilà comment aides à domicile ou les personnels des centres médico-sociaux ressentent le Ségur de la santé signé mi-septembre dernier après qu'ils aient été écartés des aides versées à leurs collègues en milieux hospitalier

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Ils sont aides-soignants, aides médico-psychologiques, infirmières, ou aide à domicile, ils ont fait front et assuré leurs mission tout au long de la crise sanitaire du Coronavirus. Mais ils ne toucheront pas de complément de traitement indiciaire, la fameuse augmentation de 183 € prévue pour le personnel soignant par le Ségur de la santé signé le 19 septembre dernier. 

Ce complément du traitement indiciaire est en effet prévu pour les personnels des Ehpad et hôpitaux, mais exclu les personnels des établissements sociaux ou médico-sociaux hors Ehpad, ou les aides à domicile. Des salariés travaillant par exemple dans des structures d’accueil rattachées ou non aux centres hospitaliers, Maisons d’Accueil Spécialisées, Centres de soins, d'aide, d’accompagnement et de prévention ou Services d’éducation spéciale et de soins à domicile.

Cette discrimination envers les structures du médico-social et la fonction publique hospitalière touche aussi bien les personnels techniques que, par exemple, les infirmières, qui réalisent pourtant un travail équivalent, mais pas "au bon endroit". Le sentiment d'une inégalité de traitement pour les mêmes métiers, les mêmes horaires, et la même réglementation du travail qui risque d'entraîner la discorde.


Ce sentiment d'injustice, on le ressent particulièrement à l'AASE, l'Association Action Entraide Solidarité basée à Saint-Astier. Depuis 30 ans, cette structure apporte son aide aux personnes fragilisées par le biais de services à la personne et de prévention des problèmes sociaux. Exclure les aides à domiciles de toute aide pendant cette période de Covid relève du cynisme, fait-on comprendre ici.

L'AASE a toujours eu du mal à recruter, mais depuis un an ça a empiré. Plus aucune candidature. Le métier n'attire plus, et la Sandrine Lavoix, directrice du centre, l'explique par un salaire, trop bas. "C'est un très beau métier, mais c'est un métier où l'on ne gagne pas sa vie !", résume-t-elle. Et d'ajouter qu'un employé à domicile ne peut guère espérer d'autre évolution de salaire que celle de l'indexation au SMIC, pendant les 15 premières années de carrière. Avec une moyenne inférieure à 1 000 €uros par mois plafonnés pendant 15 ans, alors que les indemnités kilométriques, elles, n'augmentent pas, il faut avouer...

Ces femmes ou ces homme ont été indispensables au maintien à domicile des personnes pendant cette période [...] et malgré tout ils ont toujours été les oubliés par les aides de l'État !

Sandrine Lavoix Directrice AASE St Astier


Le tout, alors que la demande d'aide à domicile ne fait qu'augmenter d'année en année. De plus en plus de demande, de moins en moins de personnel, et une moyenne d'âge du personnel de 40 ans, c'est la certitude d'aller au-devant de problèmes plus importants qu'ils ne le sont actuellement. Car déjà l'AASE ne peut plus accorder toute l'aide à laquelle les bénéficiaires auraient droit. Elle est obligée de restreindre le nombre d'heures pour chaque personne, et dans l'avenir craint d'être obligée de "choisir" les personnes auxquelles elle pourra apporter son l'aide.

Aujourd'hui il faut "choisir" entre l'aide à la toilette, une toilette tous les jours, ou pas tous les jours, ou moins de ménage, c'est pas possible ! Pour le maintien à domicile c'est indispensable de répondre aux besoins, puisque ces gens ne sont plus capables de faire ces gestes-là. 

Sandrine Lavoix Directrice AASE St Astier

C'est pour cela que demain, jeudi 3 décembre, l'AASE participera à la mobilisation nationale. Outre l'aide qui ne lui a pas été apportée par le Ségur, elle souhaite surtout qu'iil y ait une réforme en profondeur du système, avec des financement pérennes. De quoi proposer un salaire digne qui permette de recruter et apporter l'aide dont la population a besoin.
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