Le Brexit et les restrictions sanitaires ont finalement eu raison des liaisons aériennes de la compagnie Ryanair entre la Dordogne et le Royaume-Uni
Elles battaient déjà de l'aile depuis le Brexit et le début de la pandémie, les nouvelles restrictions sanitaires mises en place à la mi-décembre ont porté un coup d'arrêt aux liaisons aériennes entre Bergerac et l'Angleterre. Le dernier opérateur à assurer des vols Bergerac-Royaume-Uni vient de jeter l'éponge en suspendant ses vols.
Vols à vide
Depuis le 18 décembre dernier, les politiques sanitaires très strictes de la France et du Royaume-Uni ont largement freiné le trafic de passager entre les deux pays. Conséquence les vols ne font plus le plein, volant à moitié, et même parfois aux 2/3 vides.
Selon Gwenvael Ronsin-Hardy, directeur de l'aéroport de Bergerac depuis la mi-décembre des avions qui possèdent entre 90 et 190 sièges n'emmenaient plus qu'une soixantaine de passagers à chaque vol.
Voyageur, suspends ton vol
La compagnie à bas prix Ryanair en a donc tiré les conséquence, et décidé d'annuler tous ses vols Bergerac-Londres au moins jusqu'au mois de février, le temps de voir la situation évoluer.
Parcours du combattant
Il faut dire que la complexité pour pouvoir embarquer a de quoi dissuader le voyageur. Comme aux pires heures du confinement, que vous soyez vaccinés ou pas, pas question de faire du tourisme. À moins que vous ne souhaitiez revenir dans votre pays de résidence, il faut désormais un "motif impérieux" pour voyager d'un côté à l'autre de la Manche. Attestation à l'appui.
Welcome... or not welcome
La présence d'un test PCR ou TAG de moins de 24h est bien sûr exigé, mais il faut aussi le cas échéant respecter une quarantaine pouvant atteindre dix jours pour les non-vaccinés, et l'aéroport vérifie que vous ayez bien réservé un second test à effectuer dans les 48 heures après votre arrivée.
Les Britanniques souhaitant venir en France doivent de plus s'inscrire au préalable sur une plate-forme numérique pour renseigner notamment leur lieu de séjour dans l'hexagone et respecter l'éventuelle quarantaine. Autant dire qu'entre types de tests, dates de validité et différences de réglementation l'erreur est facile, et le moindre faux-pas administratif aboutit à un refoulement d'office de la salle d'embarquement. C'était d'ailleurs le cas pour une à trois personnes sur chaque vol au départ de Bergerac.
Quant aux ressortissants français qui restaient malgré tout tentés par le voyage, un message sans ambiguïté leur est adressé sur le site officiel dédié : Le Gouvernement appelle en outre les voyageurs qui avaient prévu de se rendre au Royaume-Uni à reporter leur voyage.
Navigation à vue...
C'est vrai que là, voir des restrictions à nouveau, avec des contrôles frontaliers renforcés au niveau sanitaire, forcément ça augure pas de bonnes perspectives à court terme. Mais on voit bien qu'à chaque fois que les vols sont remis en vente les passagers sont de retour à Bergerac. Donc on reste optimiste mais c'est vrai qu'on a pas de visibilité, on nage à vue...
Gwenvael Ronsin-Hardy, directeur de l'aéroport de Bergerac
En attendant que l'avion rebondisse
Pour autant, tous espèrent que la crise est passagère, à commencer bien sûr par les passagers. L'aéroport de Bergerac relativise en rappelant qu'il génère 80% de son activité d'avril à octobre. Il attend donc de renouer le contact avec sa dizaine de destinations habituelles et ses opérateurs Transavia, Jet 2 et British Airways qui doit reconduire sa liaison vers Southampton.
Ryanair compte bien reprendre ses vols dès février et devrait même proposer un nouveau Bournemouth (sud-ouest de l'Angleterre) -Bergerac les mardis et samedis. La liaison initialement prévue pour le 29 mars, pourrait finalement ouvrir à l'été prochain. Tout ça, si le contexte le permet bien sûr.
De quoi renouer contact avec les 280 000 passagers que l'aéroport voit défiler chaque année "ordinaire".