Dordogne : bientôt le retour de la Pietà et de la mise au tombeau dans la chapelle seigneuriale du château de Biron

La Semitour, gestionnaire du château de Biron et le Metropolitan Museum of Art de New-York (MET) en collaboration pour un retour sous forme de copies de deux importantes sculptures de la Renaissance.

 

Dans la chapelle seigneuriale du château de Biron, des vestiges de fixations témoignent encore de l’ancienne présence des deux imposantes œuvres sculptées, pièces maîtresses aujourd'hui de la galerie médiévale du MET.

Ces œuvres du XVIe, d’artistes inconnus, installées dans le chœur et dans la chapelle funéraire, représentent la "Pietà" et "La mise au tombeau du Christ". Les sculpteurs ont figé dans la Pietà « le face à face fraternel de Pons et d’Armand, pieux serviteurs d’une vierge éplorée sur les genoux de laquelle repose l’immense corps sans vie de Jésus-Christ » note l’historienne Anne-Marie Cocula *

 

Les deux frères Gontaut-Biron

Entre 1499 et 1515, Pons de Gontaut et son frère Armand, évêque de Sarlat, mettent toute leur énergie et leurs biens à l’embellissement du château de leurs ancêtres. C’est lors des guerres d’Italie où il accompagne Charles VIII que l’aîné Pons obtient du pape Alexandre VI le droit d’édifier une chapelle seigneuriale. Son frère Armand, évêque de Sarlat, supervise les travaux. Il s’agit de remplacer l’église proche du château qui est démolie au profit d’un nouvel édifice prévu pour accueillir les tombeaux des Gontaut. Des tombeaux que le visiteur de Biron peut encore découvrir dans la partie haute de la chapelle, même si les gisants ont été sérieusement endommagés.

 

 

Les deux sculptures traversent l’atlantique

En 1907, Guillaume de Gontaut-Biron, le dernier représentant du lignage en possession du château, en difficulté financière, décide de vendre les deux sculptures.  John Piermont Morgan, président du Métropolitan Museum of Art de New-York, alors l’un des hommes les plus riches de la planète, les achète. 

 En 1957, des périgourdins émettent le souhait de faire un moulage des œuvres, mais les Américains refusent, car cela risque de ruiner les restes de peintures sur les sculptures.

 

La même technique que pour Lascaux

En 2018, la Semitour reprend contact avec le MET pour relancer la possibilité d’un partenariat afin de pouvoir réaliser une copie des œuvres grâce à des relevés réalisés sur place par les équipes américaines et le travail des Ateliers des Facs-Similés du Périgord à qui l’on doit déjà les Lascaux II, III, IV.

Après des travaux sur les fresques de l’abbaye de la Chaise Dieu et sur des parchemins, la copie de ces deux œuvres de l’aube de la Renaissance permettrait à l’équipe périgourdine d’approfondir son expertise sur le Moyen Âge.

Cinq ans plus tard, Les deux parties sont tombés d'accord.

Le président du département Germinal Peiro a  signé, le mercredi 15 février, une convention avec Griffith Mann, responsable du département art médiéval au MET pour bénéficier de toutes les données permettant ces travaux de copie qui devraient prendre de cinq à six mois.

 

Actuellement, la photogrammétrie est en cours de finalisation. Une fois achevée, les artistes de l’atelier pourront réaliser leur premier fac-similé de sculptures monumentales du Moyen Âge avec des personnages à taille humaines. L’objectif est de restituer les sculptures dans leur état actuel avec sa dégradation et les restes de polychromie.

« C’est un très beau projet que je suis fier de porter pour ce magnifique château de Biron » indique André Barbé, directeur de la Semitour.  

 


Source bibliographique :

« Visiter le château de Biron » - Anne-Marie Cocula – Editions Sud Ouest

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