Pâques, seconde saison du chocolat après Noël, a un goût un peu amer cette année pour les chocolatiers confrontés à l'inflation du cacao et de l'énergie. En Dordogne, l'artisan-chocolatier Bovetti a anticipé le phénomène
30 salariés, plus de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, 120 références qui s'exportent dans 40 pays sur 4 continents, Bovetti c'est le petit artisan qui joue dans la cour des grands. Installé depuis 28 ans à Terrasson-Lavilledieu, à la limite de la Corrèze, Valter Bovetti continue à représenter une marque qui table sur la qualité, le fait-main et l'originalité plus que sur la grande consommation.
Factures gourmandes
Reste qu'avec 300 tonnes de chocolat et de produits de confiserie à écouler chaque année, même les produits haut-de-gamme doivent assurer un juste équilibre entre les coûts et la rentabilité. La fève de cacao a augmenté de 15% et le coût de l'énergie pour faire chauffer les fours s'est, lui aussi, enflammé.
Surveiller sa consommation
En période de vaches maigres, les consommateurs se serrent généralement la ceinture en priorité sur les consommations-plaisir. L'entreprise a donc fait des économies comme tout le monde pour ne pas trop faire gonfler ses tarifs face à ces consommateurs de plus en plus regardants sur les étiquettes. Réduction des éclairages, des chauffages et de la climatisation, rien que pour l'hiver, le chocolatier a réduit sa consommation énergétique de 20%.
Grignoter les marges
Autre décision stratégique pour éviter le coup de bambou qui rend la gourmandise indigeste pour les finances, Bovetti rognera également un peu sur ses marges. En tout cas, pas question de rater le rendez-vous de Pâques, la deuxième saison la plus rentable pour le chocolat après Noël.
Le prix s'oublie, le plaisir reste
À ce prix, Bovetti compte bien cette année encore faire le plein dans son musée et sa boutique qui, comme le veut la tradition, seront ouverts ces après-midi de dimanche et lundi de Pâques pour une nouvelle chasse aux œufs gourmande. D'ailleurs le chocolatier ne s'inquiète pas trop, le chocolat reste un excellent anti-dépresseur, et la gourmandise n'a pas de prix.