L'édifice classé Monument Historique en 2022, situé à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac (Dordogne), fait partie des 18 sites emblématiques du Loto du Patrimoine 2024. Le château de l'Herm va bénéficier du soutien financier de la mission Bern. "Une sacrée reconnaissance" pour le propriétaire des lieux.
Nicolas de Laâge de Meux est un propriétaire "fier, heureux d'avoir été choisi par la Mission du Patrimoine". Son château de l'Herm, qu'il a acquis en 2020, va obtenir une aide significative pour ses travaux grâce à la mission Bern. "Ça nous conforte dans l'idée que c'est un projet reconnu. C'est une très belle initiative pour les monuments comme le mien et je remercie la Française des Jeux, le ministère de la Culture et la Fondation du patrimoine".
Le Monument Historique pourrait bénéficier jusqu'à 500.000 euros de financement, montant maximal accordé par la mission patrimoine depuis le démarrage du loto du patrimoine en 2018. "C'est une aide significative, on a toujours besoin de ressources, sachant que les travaux devraient coûter 6 millions d'euros, si on garde l'enveloppe prévue", admet le propriétaire depuis 2020 du château de l'Herm en Dordogne. Il est situé à 30 kilomètres de Périgueux, 35 kilomètres de Sarlat-la-Canéda et 45 kilomètres de Bergerac.
"Un projet qu'il rêve depuis ses 15 ans"
Après quatre ans de recherche, "j'en ai vu énormément quand je cherchais un château à restaurer", Nicolas de Laâge de Meux est "tombé sous le charme de ce château, avec son cadre exceptionnel, il est toujours dans son jus, lui qui date du XVIe siècle et puis il n'a pas du tout été touché".
C'est en février 2018 qu'il engage ses démarches pour acquérir l'édifice, puis l'achat devient officiel en juin 2020. "C'est un projet dont je rêvais depuis mes 15 ans. Aujourd'hui, j'en ai 62. Moi qui habite Bordeaux, c'était idéal de trouver ce château ici en Dordogne, où je prévois de m'installer à terme".
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Inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques depuis 1927, il a été classé Monument Historique en 2022. Les travaux de ce château de style gothique flamboyant, habité pendant un siècle et en ruine depuis 1830, ont démarré en octobre 2020. Depuis trois ans et demi, "les travaux avancent bien". Il y a deux ans, nos équipes de France 3 Périgords avaient suivi l'évolution du chantier sur la partie arrière du monument du toit jusqu'au sol.
"Tout ce qui a pu être sauvé, nous l'avons gardé. Il y a des endroits où nous n'avons pas eu à changer la pierre, il a juste fallu réagréer". Le parapet du chemin de ronde a été rebâti par des Compagnons. À l'intérieur sur les trois étages, principalement le dernier, on retrouve des ornements aux armes de la famille d'origine, les Calvimont. "Le décorum monte en qualité et en finesse plus on monte dans les étages".
Au total, les travaux doivent durer sept à huit ans. Nicolas de Laâge de Meux y emploie de nombreuses entreprises du département agrées Bâtiments de France. Un niveau économique d'activité non-négligeable pour ces sociétés du territoire.
J'ai quand même minimum cinq personnes par jour sur place depuis trois ans et demi.
Nicolas de Laâge de MeuxPropriétaire du château de L'Herm
Au niveau de la partie gros œuvre du chantier, "nous en sommes à la moitié, puis il y aura l'eau, l'électricité, déshumidifier le lieu". poursuit-il.
La Mission Bern, une aide financière et une notoriété
Nicolas de Laâge de Meux a investi près de 75 % du budget global qui compte l'acquisition, les travaux de restauration Monuments Historiques entre autres.
L'apport financier de la mission patrimoine est bienvenu, mais il y a également la notoriété qu'apporte cette présence dans la liste des sites emblématiques du Loto du patrimoine 2024. "Après, le budget est lourd donc nous devrons continuer à trouver des ressources. Comme c'est un lieu privé, nous n'avons pas le droit aux subventions départementales et régionales. Par contre, j'espère que la mission Bern fera venir du mécénat privé".
Sa notoriété réside aujourd'hui aussi en un livre de 1899 d'Eugène Leroy. Son roman "Jacquou Le Croquant" choisit le château comme lieu d'intrigue. Ce dernier devient un succès populaire et mène à l'inscription au titre des monuments historiques en 1927. Ses vitraux, qui font référence au roman, sont visibles à l'intérieur. Nous les avions filmées dans un reportage de France 3 Périgords lors de la première année des travaux.
Restauration de la tour Sud-Ouest
Grâce au soutien de la mission patrimoine, ce sont les travaux de restauration de la tour sud-ouest qui sont prévus. Il s'agira de la quatrième et dernière tranche du projet global de réhabilitation du château dont le démarrage devrait être en janvier 2025 pour une fin des travaux en décembre 2026. L'occasion pour les artisans de rétablir les charpentes, couvertures et parapets disparus, mais aussi de poser les menuiseries extérieures et intérieures.
Malgré les travaux, le propriétaire a mis en place un projet éducatif et culturel en collaboration avec la DRAC, le dispositif s'appelle "Une école, un chantier, des métiers".
Des visites guidées annuelles et événements spéciaux animent le château comme "château en fête en Périgord" du 25 au 28 avril. Son ouverture, soutenue par la commune de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, est prévue pour 2027. "Devenir site emblématique, c'est une belle affaire, c'est une reconstruction phénoménale, extraordinaire, bravo au propriétaire", reconnaît Raymond Marty, le maire de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac.
Devenir le troisième site majeur de la commune
L'édile de commune de 1.700 habitants suit de près l'avancée des travaux.
On est heureux que ça avance bien. Des entreprises locales travaillent dessus et nous nous l'aidons comme on peut".
Raymond MartyMaire de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac
La mairie est partenaire de l'installation de la mesure incendie. Elle entretient le chemin qui mène au château "deux, trois, quatre fois par an. Nous mettons aussi à disposition des barrières pour les événements, ou ce qu'ils ont besoin". Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac dispose aujourd'hui de deux sites majeurs, la grotte préhistorique avec 55.000 visiteurs par an, l'église "restaurée récemment, et normalement en 2027, le Château de l'Herm sera le troisième site majeur de notre commune".
Avant cela, les 21 et 22 septembre prochains, lors des journées européennes du patrimoine, Nicolas de Laâge de Meux saura combien la mission patrimoine lui octroie de financement. Un propriétaire qui veut "faire en sorte que ce bâtiment ne disparaisse pas, qu'il reparte pour 500 ans parce qu'aujourd'hui, il n'est pas loin des 500 ans, déjà".
