Un agriculteur de Dordogne se bat depuis des années pour faire valoir ses droits sur une toile de Modigliani, " l'Homme Assis ", volée par les nazis en 1941. Il accuse, en vain, un célèbre marchand d'art de l'avoir spolié. " Le Monde " révèle qu'un document des " Panama Papers " accrédite sa thèse.
Le regard un peu vague, la tête légèrement penchée, l’homme est en cravate, assis sur une chaise, d'où le nom de la toile.
Cette oeuvre de Modigliani appartenait avant la seconde Guerre Mondiale à Oscar Stettiner, antiquaire juif à Paris. Lorsque la guerre éclate, celui-ci se réfugie en Dordogne. En 1941, le tableau lui est confisqué et vendu en 1944 à un galériste, John Van der Klip, pour l'équivalent de 3600 euros. On perd alors sa trace. Oscar Stettiner meurt en 1948.
Son petit-fils, Philippe Maestracci, 71 ans, agriculteur en Dordogne, reprend les recherches beaucoup plus tard. Il accuse depuis plusieurs années la famille Nahmad, des célèbres marchands d'art, de détenir cette toile.
Mais selon ces derniers, la toile aurait été achetée en 1996, aux descendants de Van ver Klip, par une société panaméenne, International Art Center (IAC), chez Chritie's à Londres, pour un montant 3,2 millions de dollars. Et les Nahmad de nier tout lien avec cette vente.
Or, selon " Le Monde ", des documents révélés par le scandale des " Panama Papers " démontrent que, grâce à d'obscurs montages juridiques et financiers, la société IAC a pour unique actionnaire la famille Nahmad.
Le tribunal civil de New-York, qui gère le conflit entre les Nahmad et Philippe Maestracci pourraient bien s'intéresser à ces révélations et donner raison à l'agriculteur Périgourdin.