L'explosion d'une quarantaine de kilos d'explosif avait causé la mort de deux personnes sur le site de Monfaucon en Dordogne en juin 2016. Ce mardi 15 décembre, quatre ans et demi après les faits, l'affaire est exposée au tribunal correctionnel de Bergerac.
L'affaire aurait dû être jugée fin janvier 2020. Mais contre l'avis de la procureure qui souhaitait examiner au plus vite ce dossier "technique et volumineux", la grève des avocats avait finalement conduit à repousser l'échéance de pratiquement un an.
Ce mardi 15 décembre, le tribunal correctionnel de Bergerac rouvrait donc le dossier de la mort accidentelle de deux employés de l'artificier Brézac au Fleix, au Sud-Ouest de la Dordogne.
Les faits remontent à l'après-midi du 29 juin 2016. Ce jour-là, un manutentionnaire transportait 40 kg d'explosifs à l'aide d'un monte-charge, sur le site de stockage de Monfaucon.
Ce sont ces 40 kg de produits pyrotechniques qui ont explosé. La déflagration sera entendue à plusieurs centaines de mètres à la ronde, jusque dans le bourg de Monfaucon. Le souffle causera la mort du manutentionnaire, un homme de 48 ans, mais aussi la rupture d'une citerne de 12 000 litres d'eau qui emportera la seconde victime, un intérimaire de 50 ans qui avait été embauché quelques jours auparavant.
Une enquête sera menée, notamment par les inspecteurs de l'institut national de la police scientifique sur ce site classé SEVESO 3. La Préfecture de la Dordogne fermera le site pendant deux semaines, le temps de procéder à la remise en état, et à un renforcement de la sécurité.
La cause accidentelle ne posant finalement pas question, Brézac doit néanmoins répondre d'un double homicide involontaire. Un passage devant la justice attendu par les familles, mais aussi par la Sepanso qui s'est également constituée partie civile contre Brézac.
Le procès tombe au mauvais moment pour ce leader français du feux d'artifice reconnu mondialement, alors que son activité est lourdement impactée par la pandémie.