35 millions d'Euros d'aides publiques pour les papeteries de Condat : pas suffisant ?

A l'heure où les Gilets Jaunes manifestent pour obtenir quelques centaines d'euros supplémentaires, la somme paraît énorme. Pourtant, les 35M d'€uros promis pour aider les papeteries de Condat à continuer leur activité pourraient ne pas suffire à sauver les 500 emplois. Explications

L'Etat prêt à voler au secours d'une usine et de ses 500 employés, l'initiative est louable.

Dans un courrier adressé en début de mois par Emmanuelle Wargon au groupe propriétaire des papeteries de Condat, la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire se dit prête à verser une aide de 35 M d'€uros à l'entrepise papetière. Un "engagement exceptionnel" pour aider le site périgourdin actuellement en difficulté pour raisons écologiques.

Une problématique de consommation et de vente de l'énergie consommée et produite par l'usine située sur les deux communes du Lardin-Saint-Lazare et de Condat-sur-Vézère.
 


Le groupe espagnol Lecta propriétaire dénonce un coût de l’énergie de 30 % plus élevé en Dordogne que dans ses autres sites espagnols et italiens. Alors que dans le même temps le secteur du papier couché produit au Lardin est en perte de compétitivité. 

Raisons pour lesquelles Andrea Minguzzi, président du groupe Lecta demande depuis des mois une aide à la conversion énergétique
 


L'aide de l'Etat propose une autre option. Les 35 millions serviraient à convertir l'activité du site vers un secteur plus porteur, celui du papier cristal adhésif. Une enveloppe de 20 millions (sur les 38 nécessaires) y serait dédiée. Seuls les 15 millions restants subventionnant la consommation énergétique à raison de 5 millions par an.

Mais quid des années suivantes ? Ce serait à Lecta d'investir pour assurer lui-même le passage à une énergie plus verte et moins coûteuse.

En attendant, plutôt que d'investir dans une transformation, les papeteries de Condat souhaiteraient continuer à bénéficier d'un tarif bonifié pour revendre l'électricité produite par leur chaudière à gaz. Un principe qui irait cependant à l'encontre de la transition énergétique et l'abandon des énergies fossiles.

Reste à connaître les projets réels de Lecta. La proposition de l'Etat sonne comme une mise au pied du mur sur la motivation profonde du groupe à pérenniser l'activité en Dordogne. D'ores et déjà le ministère menace que préférer une cessation d'activité et un plan social pourrait coûter plus cher à Lecta que d'aller vers l'investissement proposé.

Le Comité d'Entreprise prévu ce mardi 11 décembre au matin a été annulé. A sa place, une rencontre entre les syndicats et les salariés a été organisée dans l'après-midi, dans un climat plutôt tendu. Les 500 employés sont inquiets. Le feu couve dans une papeterie dont les employés redoutent de plus en plus qu'elle n'arrive au bout du rouleau.
 

 
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