La fermeture des boîtes de nuit depuis le 15 mars a déjà fait des ravages dans le monde de la nuit. Selon la profession, un quart d'entre elles auraient déjà mis la clé sous le dance floor... Pour les autres, il s'agit de tenir jusqu'à la reprise

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Le Gouvernement trop rigide ?

Les boîtes de nuit, "eu égard au caractère clos des établissements et à la nature d'activité physique de la danse", doivent rester fermées. En juillet dernier, une porte s'est refermée sur le monde de la nuit. Le Syndicat National des Discothèques et Lieux de Loisir (SNDLL) avait demandé la possibilité d'une ouverture partielle, sous forme de bars sans piste de danse, en limitant les capacité d'accueil ou en offrant masques et gels hydroalcoliques. Le gouvernement est resté inflexible, estimant que cette activité était particulièrement propice à la propagation du virus et qu'il ne possédait pas de moyens de contrôle.

Les aides peinent à couvrir les frais

Du coup, aucun répit depuis mars dernier, aucune rentrée d'argent hormis les aides gouvernementales, départementales ou régionales. Des aides que les gérants estiment à peine suffisantes, quand elles le sont, pour couvrir les frais de loyer, d'entretien, d'assurance et de charges diverses.

7 000 personnes sur le carreau

Conséquence, les gérants de discothèques mais aussi les barmen, les serveurs, les DJ, les agents de sécurité, c'est toute la sphère noctambule qui est restée sur le parquet... 25 000 personnes, selon leur propre estimation, qui se retrouvent au chômage... Et pour les établissements les plus fragiles, la fermeture à la clé. Toujours selon la profession, 300 des 1 600 établissements français auraient déjà succombé.
 

Nous avons 1 600 établissements qui embauchent 25 000 personnes et qui sont actuellement à l’arrêt complet. Nous avons plus de 300 établissements qui ont déjà déposé le bilan, 37 sont actés. Donc ça fait à peu près 7 000 à 8 000 personnes qui vont être sur le carreau si on ne fait rien !

Patrick Malvaës, président du Syndicat national des discothèques

Pas de visibilité dans le monde de la nuit

Des 5 boîtes de nuit de Périgueux, il n'en restait déjà plus que 3 avant le Coronavirus. Et les tenanciers des trois dernières boîtes de nuit de Périgueux partagent les mêmes craintes pour l'avenir. L'Ubu, La Suite et le Key Largo dénoncent le manque d'aide... et de visibilité. Car ils ignorent aussi quand ils pourront ouvrir à nouveau. Ils reprochent notamment au Gouvernement de ne même pas citer leur profession dans les différentes annonces qui sont faites. Et si leurs employés bénéficient du chômage, eux, non salariés, en sont exclus. 

La concurrence déloyale des fêtes privées

Autre phénomène qui renforce le sentiment d'injustice de ces trois gérants, les fêtes privées dont ils entendent parler autour d'eux. Pendant la fermeture, la fête continue. Ailleurs, sans précautions, sans protection et sans contrôle. Un monde de la nuit parallèle discret que les mesures gouvernementales ne semblent pas pouvoir stopper.

Entretenir le lien

Pour les professionnels qui le peuvent encore, il s'agit surtout de tenir le coup jusqu'à la fin du tunnel. Et dans cette activité de contact, de tenir un lien, si ténu soit-il, avec sa clientèle d'habitués. En attendant de retrouver des nuits meilleures
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