"Il y a des images trash, c'est voulu" : l'exposition "Polis" interroge notre monde à Draguignan

Des œuvres créées par un collectif d’artistes et de graffeurs qui ont fait le choix de rester anonymes. "Polis", à la chapelle de l'Observance de Draguignan, interroge notre place au sein de ce vaste territoire commun que nous partageons tous.

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En entrant dans la chapelle de l'Observance de Draguignan, il faut savoir lever les yeux. Suspendues au-dessus de nous : des chaussures accrochées à un fil avec leurs lacets.

Pendues à 15 mètres de haut, ces chaussures ont de quoi interpeller les visiteurs. C'est le but de l'exposition "Polis".

Un peu plus loin, une autre oeuvre questionne : un bateau, baptisé le radeau de Lampedusa, avec, à son bord, un enfant prostré et des valises.

"Cette oeuvre fait référence à ce qu'il se passe en Méditerranée", explique Laurène Cendrey, médiatrice culturelle à la chapelle de l'Observance.

Le sujet de l'exposition, c'est vraiment d'interroger la question du territoire, la question de la limite.

Laurène Cendrey, médiatrice culturelle

à France 3 Côte d'Azur

Laurène Cendrey poursuit : "Où sont les frontières ? Où sont les limites ? Que peuvent faire les personnes pour passer dans un autre territoire ?"

"On veut que le visiteur se pose des questions"

Ces œuvres ont été créées par un collectif d'artistes anonymes : des grapheurs et des plasticiens originaires de toute l'Europe. Parmi leurs créations, il y a aussi des toiles peintes à l'aide d'extincteurs dans l'ancienne cave coopérative de Draguignan.

"Une partie du collectif a investi ce lieu, a installé des toiles dans différents espaces et les a ensuite repeintes à l'aide d'extincteurs", détaille Jérôme Cavalière, le commissaire de l'exposition "Polis". "Tout le lieu a été investi en peinture, tout a été recouvert et, ensuite, on a récupéré les toiles pour les exposer."

Un peu plus loin, ce sont les portraits de Mussolini, de Bachar El-Assad ou de Staline qui interpellent.

Des dictateurs, brocardés sur ces unes de comics américains.

C'est fait pour choquer, bien sûr, pour faire bouger les consciences. Il y a des images qui sont trash, c'est voulu.

Corinne Assez, directrice de l'action culturelle de la mairie de Draguignan

à France 3 Côte d'Azur

"On veut que la personne qui ressorte d'ici se pose plein de questions", assume Corinne Assez.

Alors, si vous voulez, vous aussi, être interpellé, l'exposition "Polis" est visible jusqu'au 25 janvier à la chapelle de l'Observance de Draguignan.

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